Rolls- Royce Marine se tourne vers l'Orient

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Quatre activités forment le pôle marine de R-R. Par ordre décroissant d'importance du chiffre d'affaires :

- l'offshore, conception de navires d'assistance aux plates-formes, géré depuis la Norvège ;

- la marine marchande qui signifie dans le langage R-R, la conception, la fabrication et la vente de treuils de grande puissance, de systèmes de propulsion et de stabilisation de la coque, de moteurs diesel de moyenne puissance et de systèmes d'automatisation et de contrôle sans oublier la conception de navires de commerce complexes. Également géré depuis la Norvège.

- L'activité navale concerne les bâtiments de guerre susceptibles d'utiliser une grande partie des équipements destinés aux navires marchands à savoir les systèmes de propulsions et de stabilisation de la coque, les apparaux de levage, les moteurs diesel et les turbines à gaz ainsi que les systèmes d'automatisation et de contrôle.

- Pour les sous-marins, certains de ces sous-ensembles servent également mais d'autres sont plus spécifiques comme les centrales nucléaires ou les accouplements souples. Le groupe britannique souligne volontiers qu'il est dans le nucléaire marin depuis 1959, date à laquelle il fut choisi par le gouvernement pour acheter et gérer le premier réacteur « naval ».

En outre, R-R a obtenu un contrat d'entretien de la flotte de sous-marins britanniques d'un montant d'un milliard de £. Les activités « militaires » sont dirigées depuis la Grande-Bretagne.

Compte tenu de son carnet de commandes qui a doublé depuis 2005, le patron de R-R Marine estime que son pôle offre une bonne visibilité pour les toutes prochaines années. Encore plus fort, non seulement R-R vend des équipements neufs mais en outre il en assure l'entretien à moyen terme, ce qui doit lui assurer une activité récurrente en forte croissance basée sur la flotte existante.

Le centre de gravité de sa clientèle se déplaçant vers l'Est, la direction générale de R-R Marine s'installera avant l'été à Singapour.

Plus de 60 % de la valeur d'un releveur d'ancre

Pour illustrer la pertinence de sa stratégie, R-R estime que ses équipements ainsi que la conception d'un remorqueur-releveur d'ancre « classique » représentent environ 65 % de sa valeur totale ; la part de l'acier étant de moins de 20 %. Le main d'oeuvre représentant le solde. R-R a poursuivi son marché en Scandinavie en rachetant dernièrement un spécialiste de la motorisation hybride diesel-électrique. Les 150 salariés de Scandinavian Electric Holding répartis à Bergen et Gdansk ont donc rejoint la grande famille RR Marine.

Plus de 650 navires d'assistance aux plates-formes offshore conçus par RR Ulstein sont en exploitation ou en commande.

RR Ulstein s'intéresse également aux navires de charge « complexes » comme les transporteurs de GNL ou les rouliers-porte-conteneurs motorisés au GNL.

Motoriser l'US Navy et la UK Navy

Depuis des années et indépendamment des savoir-faire scandinaves, R-R développe son activité de motorisation à turbine à gaz. Quatre programmes sont en cours concernant le futur porte-avions britannique ; le destroyer britannique de type 45 ; le bâtiment de combat côtier américain Freedom ; et le destroyer américain de la classe DDG 1000 Zumwalt.

Pour le Freedom par exemple, le jeu a consisté à installer deux turbines MT 30 et deux moteurs diesel pour faire tourner quatre hydrojets Kamewa 153 SII. Avec un déplacement de 3 000 t. et sa coque semi-planante de 115,2 m, le Freedom a dépassé les 40 noeuds aux essais l'été dernier (sans précision sur l'état de mer). Ce bâtiment militaire serait le plus gros au monde équipé d'hydrojets.

R-R souligne facilement sa volonté de développer des partenariats de long terme avec ses clients civils ou militaires. Le chargé de communication se refuse cependant à tout commentaire sur le conflit opposant RR et Converteam (ex-Alstom Power Conversion) à la compagnie Carnival Corp. concernant les dysfonctionnements récurrents des quatre pods dont est équipé le Queen-Mary-2 (JMM du 19/12/2008 ; p. 9). Carnival Corp réclame 100 M$ devant un tribunal de Floride.

Michel Neumeister

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