Paquebot du futur : un multicoque à voiles pour 3 311 passagers

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En pleine crise de la construction navale, les chantiers STX (ex-Chantiers de l'Atlantique) de Saint-Nazaire n'ayant plus que trois paquebots à livrer courant 2010, et plus de commande pour le moment, leurs services de recherche et développement continuent à travailler et à innover. Ils proposent aux armateurs un nouveau concept baptisé Eoseas. C'est un navire de croisière à cinq coques, de 305 m de long. La proposition a été dévoilée le 16 mars, simultanément à Saint-Nazaire et lors de la 25e Seatrade Conference, rendez-vous mondial incontournable du secteur de la croisière, à Miami.

Ce pentamaran de 60 m de large, 105 000 tonneaux, pouvant embarquer 3 311 passagers, pourra porter, sur ses cinq mâts, 12 440 m2 de voiles semi-rigides. Pour ce faire, les chantiers nazairiens ont lancé un programme, Ecorizon, en 2007, dans lequel ils ont investi près de 8 M¤. Ceci, afin de « prendre en compte les questions environnementales dès la conception du navire, permettant ainsi d'optimiser son empreinte sur l'environnement tout au long de son cycle de vie et jusqu'à son démantèlement », explique Xavier Leclerq, directeur technique, persuadé que « l'environnement sera, et est, le défi technologique du XXIe siècle ».

30 % plus cher

Aussi, ce navire, « où l'on pourra tout faire, sauf du cheval » sera un véritable concentré des solutions apportées par Ecorizon, dont certaines sont déjà utilisées sur des paquebots construits dernièrement à Saint-Nazaire. Ce prototype pourrait gonfler la facture de 30 % par rapport aux navires en construction mais ce coût supplémentaire devrait être amorti en trois ans avec l'énergie économisée, estiment les concepteurs. En résumé, ce navire « révolutionnaire » aura recours aux énergies alternatives pour la propulsion - et aux voiles - afin de limiter la consommation de fuel ; à l'utilisation de gaz naturel pour le fonctionnement des générateurs assurant l'alimentation en électricité ; à des panneaux solaires 1 000 m2) ; au traitement des déchets pour fournir  de l'énergie ; à l'amélioration des caractéristiques hydrodynamiques avec l'utilisation de coussins d'air sous la coque principale : à  un système de propulsion innovant ; à la  limitation des rejets dans l'atmosphère et à la récupération des eaux de pluie. Il ne reste plus qu'à convaincre les armateurs.

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