L'OMC prévoit un recul de 9 % en volume des exportations mondiales en 2009 en raison de la récession, chute « sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale ». Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, en profite pour insister une nouvelle fois sur la nécessité, pour le G20, de s'abstenir de mettre en oeuvre des mesures protectionnistes supplémentaires, ce qui « rendrait les efforts de relance au niveau mondial moins efficaces ».
« Nous suivons de près l'évolution des politiques commerciales. Il y a un recours croissant aux mesures protectionnistes. Le risque augmente que ces mesures fassent caler le moteur de la reprise que constitue le commerce », déclare Pascal Lamy.
Les pays développés pourraient être particulièrement touchés selon les économistes de l'OMC, qui anticipent un recul de 10 % de leurs exportations en 2009. Dans les pays en développement, la croissance moyenne des échanges devrait s'établir à 2 % ou 3 %. En 2008, la croissance des échanges mondiaux s'est élevée à 2 % en volume, contre 6 % en 2007. L'Allemagne est restée le premier exportateur mondial de marchandises, devant la Chine.
La production est quant à elle attendue en baisse de 1 à 2 % en 2009, contre des croissances de 1,7 % en 2008 et 3,5 % en 2007.
Les deux premiers mois de l'année 2009, très mauvais, n'encouragent pas à l'optimisme. En Chine, par exemple, les exportations en février étaient inférieures de 26 % à leur niveau de février 2008.
Des chiffres qui sont d'autant plus attestés dans les premiers résultats des ports dans le monde. Tant en Asie qu'en Amérique ou en Europe, les chiffres des trafics portuaires sur les deux premiers mois de l'année affichent des baisses allant de 15 % à 30 %. Les armateurs sont bien évidemment touchés de plein fouet aussi. Cette situation difficile est l'occasion pour certains pays de trouver les solutions à l'engorgement portuaire, qui a sévi au cours des derniers mois de la croissance économique. Des ports comme Newcastle en Australie ou ceux de Chine ont enregistré des files considérables de navires en attente sur rade pendant cette période. Profitant de la récession, les circuits logistiques sont revus pour pallier cet engorgement lors de la reprise attendue en 2010, voire 2011.