Dominique Bussereau, secrétaire d'État chargé des Transports, a demandé la démission du président du directoire du port de Nantes/Saint-Nazaire, François Marendet, a annoncé la CGT le 24 mars.
« Après examen des accords concernant la mise en oeuvre de la réforme portuaire, résultant de la négociation menée au port de Nantes-Saint-Nazaire les 18 et 19 mars, il apparaît que ceux-ci ne sont pas conformes à la loi du 4 juillet 2008 », précise un communiqué du ministère. En d'autres termes. Il estime que les liens restent trop forts avec l'administration du port, notamment pour le transfert de la manutention au privé. Aussi, Dominique Bussereau a indiqué que ces accords ne pouvaient recevoir l'aval de l'État.
Les négociations doivent reprendre. Mais, elles seront conduites, annonce le ministère, par Yves Gauthier, ancien directeur général du port de Bordeaux, à qui a été confié l'intérim des fonctions de président du directoire.
Pour la CGT : « nous n'avons pas affaire à une réforme économique pour relancer les ports, mais bien à une réforme dogmatique voulue par l'État sans se soucier de la spécificité de chaque place portuaire. Cette décision unilatérale est scandaleuse et inadmissible. Il y aurait dû avoir une rencontre avec l'ensemble des partenaires de la place portuaire ». Le syndicat demande au ministère de revenir sur sa décision « totalement injustifiée de vouloir remettre en cause la signature des différents accords ».
« Nous sommes dans la loi. Au niveau de l'exploitation, nous avons accepté le détachement des personnels d'exploitation dans un groupement d'entreprises permettant de répondre au caractère généraliste et saisonnier du port. Sur la maintenance, on a trouvé un accord qui permet de conserver les personnels du port pour effectuer principalement toute la maintenance régalienne du port et de créer des filiales. Sur le découpage des outillages et des terminaux, nous sommes bien dans la loi avec des trafics accessoires à Nantes et Saint-Nazaire, de faibles volumes, avec la possibilité, à terme, d'un groupement d'opérateurs au terminal à conteneurs. Et au niveau du terminal agroalimentaire, il est prévu un groupement d'opérateurs, avec une participation du port pour éviter toute situation monopolistique ». énumère Yves Tual, secrétaire général de la CGT des personnels du port.
Démissions en cascade
Par solidarité avec François Marendet, Pierre Guénant, président du conseil de surveillance du port ligérien, a proposé sa démission. En outre, Jacques Auxiette, Patrick Mareschal, Jean-Marc Ayrault et Joël Batteux, respectivement présidents du conseil régional des Pays de la Loire, du conseil général de la Loire-Atlantique, de Nantes Métropole et de la Carene, annoncent également leur retrait du conseil de surveillance du port de Nantes/Saint-Nazaire, « afin de marquer leur ferme réprobation des pressions exercées par le gouvernement sur la direction ». Ils estiment que la démission du président du directoire « obéit à des instructions venues de Paris, qui contredisent radicalement l'esprit de la réforme, et bafoue l'idée de gouvernance locale, en contradiction avec la loi du 4 juillet 2008 ».Les élus ligériens demandent une rencontre « dans les plus bref délais » avec Dominique Bussereau.