L’événement se banalise. Depuis 2002, Dunkerque annonce tous les ans un nouveau record. En 2008, tradition oblige, le port a enregistré une hausse de 1 % à 57,7 Mt. La performance demeure puisque le port septentrional a réussi à se dépasser lui-même alors que la situation économique s’est dégradée dès l’automne et que les ports français se sont engagés dans une réforme en profondeur de leur organisation et de leur statut. « À la fin du mois de novembre, la progression des trafics atteignait 3,5 %. La crise économique a commencé à se faire sentir dès le mois de décembre », a expliqué Martine Bonny, présidente du directoire du grand port maritime de Dunkerque.
Sur les vracs liquides, le pétrole demeure à la hausse et les petits vracs liquides réalisent une excellente performance grâce aux trafics d’huile pour le biocarburant. Au final, ce poste gagne 6 % à 14,8 Mt. Du côté des vracs solides, les minerais subissent les effets de la conjoncture économique. Ils perdent 6 % à 13 Mt. Le charbon a réussi à passer au travers des mailles du filet et augmente de 2 % à 9,7 Mt. Les céréales ont tenu le haut du pavé avec un trafic en hausse de 44 % à 1,1 Mt en raison d’une campagne céréalière exceptionnelle. Les autres vracs solides perdent 16 % à 2,4 Mt.
Croissance des diverses
Quant aux marchandises diverses, elles poursuivent leur croissance avec une hausse de 3 % à 16 Mt. Le trafic roulier sur la Grande-Bretagne reste dans la course. Norfolkline affiche 4 % de trafic supplémentaire avec 58 000 camions. Les conteneurs ont suivi la tendance générale avec une progression de 9 % à 215 000 EVP. La reprise de l’importation des bananes depuis les Antilles participe de ce résultat. En outre, les opérateurs font de nouveau confiance au port septentrional. CMA CGM a ajouté une touchée de ce port dans le cadre de son service FAL 3 entre l’Asie et l’Europe. Mærsk Line est revenu avec le service AE10. Un retour décidé au vu de considérations pratiques. Le départ de Mærsk Line en mars 2008 avait incité les chargeurs à modifier leurs ordres de chargement. « En quittant Dunkerque, Mærsk a perdu des trafics. Il est venu les reconquérir », a indiqué la direction du port. Enfin, les autres marchandises diverses, les tubes et les aciers, ont enregistré des bons scores.
Et toujours des investissements…
Par ailleurs, le port continue sa politique d’investissement. L’enveloppe annuelle s’élève à 36,8 M€. « La crise ne viendra pas perturber en profondeur les projets. Tout au plus, nous prévoyons de décaler sur 2010 une partie de ces investissements, mais pas au-delà de 7 M€ », a souligné Martine Bonny. Au programme de ces travaux, une remise à niveau des quais et écluses dans le port, le prolongement du terminal multivrac, un nouveau portique pour le terminal aux aciers et l’appontement nord du terminal minéralier QPO (quai à pondéreux ouest). Les procédures administratives pour l’implantation d’un terminal méthanier sur le site du Clippon, à l’entrée du port ouest, sont toujours d’actualité. Ces investissements de l’autorité s’accompagnent de nombreux projets privés. Nord Céréales, prévoit de doubler ses capacités de stockage à 60 000 t, Rubis terminal pense à se développer sur le biocarburant.
Pour 2009, le port est prudent. Les premiers mois de l’année affichent des résultats en baisse.