En 2008, le port de Bilbao a enregistré une diminution de son trafic de 1,5 % à 39,3 Mt. Après les hausses enregistrées sur les cinq dernières années, Bilbao suspend sa croissance. La crise n’a pas touché dans les mêmes mesures les différents courants du port. Les baisses se retrouvent surtout dans les vracs solides et les marchandises diverses. Les liquides et les conteneurs enregistrent pour leur part une croissance.
Sur les vracs solides, le port enregistre une diminution de 9,7 % à 5,3 Mt. Une baisse liée principalement aux trafics de ferrailles et de charbon qui accusent un repli de, respectivement 7 % et 33 %. La hausse des produits chimiques de 133 %, celle des graines de soja et des minerais n’a pas pu compenser les pertes des premiers courants.
De leur côté, les vracs liquides sont à la hausse. Avec un trafic annuel de 23 Mt, ils augmentent de 1,65 %. Un nouveau record historique, annonce l’autorité portuaire. Ce secteur est dominé par le pétrole brut qui représente 38 % du trafic des vracs liquides. Il a augmenté de 2 % à 8,8 Mt. Le gaz naturel liquéfié, en hausse de 27 % grâce au développement des trafics pour l’usine de regazéification de Bahia Bizkaia Gas, et le gas-oil, en diminution de 17 %, sont les deux challengers. Les trafics de liquides qui ont le plus augmenté sont les huiles de soja et de tournesol.
Dans les marchandises générales, le trafic conteneurs emporte la palme de la progression. Avec une hausse de 0,5 % en nombre, il atteint 557 345 EVP. En tonnage, ce courant affiche une progression de 4 % à 6,1 Mt. Plus de la moitié de ce trafic a pour origine ou destination d’autres ports européens, « ce qui nous permet de nous placer comme le premier port espagnol des trafics sur la façade Atlantique », souligne l’autorité portuaire. Bilbao devrait renforcer cette position. D’abord, en 2008, Transfennica a ouvert, depuis Zeebrugge, une ligne destinée aux camions, et l’offre de l’armement scandinave semble tirer son épingle du jeu. Ensuite, la signature récente de l’appel à projets pour les autoroutes de la mer entre la France et l’Espagne devrait confirmer cette position. Parmi ceux-ci, une ligne prévoit de relier le port basque à celui de Nantes Saint-Nazaire.
Tourné vers l’Europe, Bilbao n’en demeure pas moins un maillon dans la logistique internationale. 20 % de ses trafics conteneurisés sont destinés à l’Amérique du Sud et 15 % à l’Inde. Les marchandises conventionnelles n’ont pas suivi cette tendance. Elles perdent 12 % à 3,5 Mt. Le principal trafic de Bilbao, les produits sidérurgiques, perd 16 %. Les voitures neuves sont aussi victimes de la crise, tout comme les pièces détachées. Au chapitre des hausses de ce courant apparaît le bois.