Les ports rétrogradent à leur niveau de 2000

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Le fret transmanche accuse un repli de 4 % à 209 420 unités de fret. Un coup d’arrêt pour ces liaisons qui affichaient des progressions sur les dernières années. Au final, les ports de Caen et Cherbourg sont retournés à leur niveau de 2000 alors que, dans le même temps, les autres ports ont progressé de 27 %. Le port de Caen a enregistré une diminution de 6,1 % à 118 050 camions. Cherbourg a, pour sa part, accusé un repli de 0,8 % 91 370 unités.

À Caen, la baisse est liée à deux facteurs. D’une part, la concurrence de la ligne du Havre de LD Lines a exercé une forte pression sur les lignes de Caen. D’autre part, le contexte économique difficile avec la baisse de la livre sterling, a joué en défaveur des lignes opérées par les armateurs français. Pour Cherbourg, l’érosion du trafic engagée depuis plusieurs années continue. Avec une perte de seulement 1 %, Cherbourg a réussi à sauver les meubles grâce à un bon premier trimestre et au dynamisme des lignes sur l’Irlande. Sur la Grande-Bretagne le trafic continue de décroître pour passer sous la barre des 70 000 traversées fret. À l’inverse, sur l’Irlande, même si le trafic franchit la barre des 20 000 unités, il ne permet pas de compenser la baisse du trafic avec l’Angleterre.

Chute du fret dans les deux ports

Le fret conventionnel enregistre également des baisses dans les deux ports. À Caen, le port perd 12,1 % à 640 584 t. Une diminution qui doit être mise à l’actif principalement des céréales et des bois. Sur le premier poste, le port caennais perd 3 % à 260 810 t. La baisse des prix mondiaux des céréales a en effet incité les négociants à stocker. En outre, des travaux sur les silos portuaires pendant l’été ont eux aussi affecté ce trafic. Quant aux bois, qu’ils viennent du Nord ou qu’ils soient exotiques, leur importation recule de près d’un tiers. Ils représentent globalement 90 000 t mais ont perdu entre 33 % et 30 %, selon leur type. Le port avance, comme raison de ce recul, la nécessité de déstocker les produits entreposés au cours des années antérieures. Par ailleurs, un changement de logistique vers une conteneurisation des bois et un traitement local des grumes, incitent les opérateurs à préférer d’autres circuits par des ports équipés pour exécuter ces trafics.

Les matériaux de constructions, vecteurs de la baisse

À Cherbourg, le fret conventionnel a perdu 50 % à 110 000 t. Le principal secteur du port du Cotentin, les matériaux de construction (sables, graviers et enrochements), a été le vecteur de cette baisse. La faiblesse du marché de la construction tant en Normandie qu’en Grande-Bretagne – les matériaux étaient aussi destinés au marché britannique – ont pesé sur le trafic. Concernant les colis lourds et les dangereux le trafic est également en baisse. Les produits nucléaires perdent 33 %. Les ferrailles ont, elles aussi, perdu de leur volume. Après huit mois de hausse, la crise a subitement réduit la demande.

Mais les deux ports ne baissent pas les bras. Malgré la conjoncture difficile pour 2009, certains projets doivent voir le jour. À Caen, le programme d’investissement et de modernisation du terminal ferry. En 2009, l’aboutissement des procédures administratives et l’aménagement de la zone d’évitage à Blainville devraient permettre de soutenir l’activité dans le port. À Cherbourg, la gestion du port sera confiée à un consortium formé par la CCI et Louis Dreyfus. En septembre, la création d’un terminal charbonnier sur le port, pour en faire un hub, pourrait relancer l’activité.

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