Les vracs solides enregistrent une hausse de 4,7 % à 94,9 Mt. La principale composante de cette catégorie, les minerais et les ferrailles ont subi les premiers effets de la crise. Jusqu’en septembre, les trafics ont enregistré une hausse de 6 %. Dès l’automne, les flux se sont ralentis. La demande en acier a baissé en raison de la récession dans l’automobile. Alors, si au global les minerais et ferrailles ont connu une année 2008 favorable, les prévisions pour les prochains mois sont moins optimistes. Le port de Rotterdam table sur une diminution de 20 % de ces trafics. Le charbon, seconde composante des trafics vracs de Rotterdam, a ralenti en raison, d’une part, de la baisse du niveau d’eau sur le Rhin, empêchant les acheminements vers l’intérieur et d’autre part, d’une baisse de la demande, manifestée dès le mois d’octobre. Les vracs agricoles ont cru de 8,6 % dopés par les importations plus nombreuses en raison d’une qualité médiocre de la campagne 2007-2008. La qualité s’est améliorée sur la campagne céréalière actuelle, et le port prévoit une réduction de ce secteur en 2009.
Progression modérée pour les vracs liquides
Les vracs liquides ont suivi la même courbe que les secs avec une progression de 3,8 % à 194 Mt. Le brut a bien démarré l’année jusqu’en septembre. Dès le milieu de 2008, des problèmes des quais d’accostage et la maintenance de raffineries ont sérieusement tassé cette progression. L’autorité portuaire attend un trafic aux alentours de 95 Mt en 2009. Les produits pétroliers ont suivi cette tendance avec une hausse de 6 % mais qui demeure inférieure aux pourcentages affichés les années précédentes. Les autres vracs liquides ont tenu la corde. Si les produits chimiques régressent, le biodiesel – en importation notamment depuis les États-Unis et le Brésil – enregistre une poussée. Les changements de politique de l’administration américaine pourraient induire un inversement de tendance avec une baisse des trafics à l’import. Les États-Unis pourraient préférer garder leur biodiesel pour une consommation interne.
Enfin, les marchandises générales ont souffert. Avec une hausse de 1 % à 133 Mt, ce secteur a été touché plus rapidement et durement par la crise. La conteneurisation a gagné quelques dixièmes de pourcentage à 10,8 MEVP. La crise, plus sévère dans les économies islandaise, irlandaise et britannique, a touché les trafics intra-européens de Rotterdam. Quant aux réductions de capacité et de trafic sur les principales routes Est-Ouest, elles ont sensiblement affecté les trafics de Rotterdam. Pour le roulier, la baisse de la parité de la livre sterling a eu pour incidence de réduire ce secteur de 1 %. Les diverses enregistrent aussi une réduction en raison de l’arrêt des liaisons pour les barges lash, qui a fait perdre 700 000 t au port.
Globalement l’année en cours s’annonce plus difficile. « Nous attendons quelque 100 Mt par trimestre, a indiqué Hans Smit, président de l’autorité portuaire de Rotterdam. Au final nous devrions afficher entre 5 % et 8 % de baisse. » Peu importe, le port continue d’investir pour préparer la relance, et maintien le cap avec la Maasvlakte 2.