SeaFrance: un dossier, plusieurs inconnues

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Le dossier SeaFrance semble brûler les doigts de la SNCF. Le 17 mars, LD Lines a annoncé son retrait de ce dossier. « Après plusieurs mois de discussions, à l’initiative de la SNCF, concernant une prise de participation majoritaire de LD Lines dans le capital de SeaFrance, l’incertitude quant aux intentions réelles du vendeur ne permet plus d’aboutir dans les délais nécessaires à une telle opération », indique Pierre Géhanne, directeur général de Louis Dreyfus Armateurs, maison mère de LD Lines. Contacté dès l’été dernier par la SNCF, LD Lines a réfléchi à un plan d’entreprise. « Pendant les six derniers mois, nous avons travaillé sur ce dossier en bâtissant un plan qui garantissait la survie de l’armement. Nous avons proposé la création d’un Grand SeaFrance en redéployant la flotte de l’armement sur le détroit et des lignes internationales. Du point de vue social, notre plan garantissait les emplois. » Un des points d’achoppement puisque LD Lines s’est vu refuser, par la SNCF, de rencontrer les syndicats de SeaFrance pour leur exposer son plan. En outre, LD Lines proposait la localisation à Calais du siège social de SeaFrance. Alors, quand la SNCF a déclaré, le 12 mars, qu’elle n’avait reçu aucune offre de LD Lines, la coupe était pleine. À la SNCF, la direction refuse d’endosser cet échec. « L’offre de LD Lines a été étudiée et analysée, nous leur avions même demandé des éléments complémentaires », a indiqué la SNCF au quotidien Les Échos. Et le journal économique en tire la conclusion que les règles du jeu, connues de tous, n’auraient pas plu à LD Lines. L’armement, basé à Suresnes, se défend d’une telle position. « Nous avons remis un dossier et nous avons apporté les informations demandées. Nous n’avons jamais reçu de contre-proposition. La situation a trop duré. L’intérêt de notre plan était de se mettre en ordre de marche pour la saison estivale. Nous avons besoin de temps pour anticiper », nous a confié Pierre Géhanne.

Retour au plan A

L’armateur de Suresnes conserve malgré tout un intérêt à aller sur le détroit du Pas-de-Calais. « Nous y sommes déjà avec notre ligne de Boulogne à Douvres. Nous avions ouvert un plan B avec la reprise probable de SeaFrance. Nous revenons maintenant sur notre plan A », a indiqué Pierre Géhanne. Une stratégie qui pousserait l’armement au-delà de Calais. De con côté, Brittany Ferries a proposé à la SNCF de créer une holding commune dans laquelle elle détiendrait 75 % du capital et laisserait 25 % à l’actuel actionnaire. Le capital de cette structure s’élèverait à 40 M€. Dans le plan proposé par l’armateur breton, quatre des cinq navires actuellement en service seraient repris.

Ce dossier n’est donc pas clos. Plusieurs hypothèses restent d’actualité. D’une part Brittany Ferries a les capacités et le soutien des syndicats. D’autre part, SeaFrance pourrait rester dans le giron de la SNCF sous une autre forme. Enfin, des armateurs internationaux ne sont pas à exclure, comme, par exemple, ceux opérant déjà sur ce lien. Quant au maintien de SeaFrance comme armement français, il est trop tôt pour y répondre.

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