Un juge fédéral de Corpus Christi, au Texas, a condamné le 13 mars le gestionnaire portugais de pétroliers, General Maritime Management, et deux officiers du (bien nommé) pétrolier Genmar-Defiance pour fausses dépositions auprès de la garde côtière américaine et mauvaise tenue du registre des hydrocarbures.
GMM a été condamné à un million de dollars d’amende et à cinq ans de mise à l’épreuve. Plusieurs obligations s’imposent donc à la filiale de gérance technique de navires du groupe General Maritime Corp. coté à la bourse de New York. GMM a l’obligation de réembaucher les cinq navigants qui ont dénoncé les délits à la garde côtière. Elle doit envoyer, sous serment, un rapport mensuel concernant l’exploitation de ses navires.
Trois audits sur cinq ans
Un expert désigné par la cour devra réaliser trois audits sur chaque navire durant les cinq ans ainsi que trois audits au siège du gestionnaire. En cas de non-respect de ces obligations, un ou plusieurs navires citernes pourrai(en)t se voir interdire l’entrée des eaux territoriales américaines. Le chef mécanicien et son adjoint avaient été condamnés en février dernier à trois mois de semi-liberté, 500 $ d’amende et à cinq ans de mise à l’épreuve.
La Cour a octroyé aux cinq « siffleurs » (whistleblowers) une somme totale de 250 000 $ qu’ils se partageront selon leur degré de coopération et d’engagement.
Comme d’habitude, oserait-on écrire, les mécaniciens ont installé un « tuyau magique » qui court-circuitait le séparateur 15 ppm. Les eaux mazoutées ont ainsi été déversées dans le détroit de Floride et dans le golfe du Mexique. Plus sophistiqué, le bord a branché un tuyau entre le désalinisateur et le compteur volumétrique du séparateur 15 ppm afin d’empêcher la fermeture de la valve d’évacuation des eaux sales. Les « siffleurs » ont pris discrètement des photos de l’installation qu’ils ont remises à la garde côtière durant l’escale du 28 novembre 2007.
La flotte de pétroliers de GMC est récente et totalement à double coque.