Éviter ou non le golfe d’Aden

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CMA CGM et AP Møller-Mærsk ont rrenforcé les mesures de sûreté à bord de leurs navires. Toutefois, le premier a décidé de modifier les route d’un d ses services de porte-conteneurs. Le second est plus nuancé.

Envisagez-vous de ou avez-vous déjà détourné certains de vos navires du golfe d’Aden à cause de la piraterie?

CMA CGM a décidé de dévier son service FAL 2 entre l’Europe et l’Asie par le cap de Bonne Espérance, pour des raisons économiques et non à cause de la piraterie. Les frais de passage du canal de Suez étant en effet très élevés, cette déviation permet au groupe de réaliser des économies considérables. Sa flotte est composée essentiellement de porte-conteneurs, moins vulnérables que les voiliers, vraquiers et pétroliers en raison de leur franc-bord important et de leur vitesse. CMA CGM considère prioritaire la sécurité de ses navigants et mène depuis longtemps une politique très rigoureuse en matière de sûreté/sécurité. Le groupe met en œuvre les moyens techniques, réglementaires et humains pour prévenir et lutter efficacement contre d’éventuelles attaques de pirates. Selon lui, la piraterie n’est pas circonscrite au golfe d’Aden, elle se déplace et se renforce dans d’autres régions. En conséquence, il ne s’agit pas de contourner une zone à risque, mais d’y accroître la coopération et le déploiement de moyens militaires des États.

AP Møller-Mærsk fait transiter la plus grande partie de ses navires par le canal de Suez. En vue d’assurer la sûreté de ses équipages, des navires et de leurs cargaisons, le groupe a actualisé les procédures concernant le transit par le golfe d’Aden et au large de la côte Est de l’Afrique. Les navires dont le franc-bord et la vitesse sont insuffisants évitent actuellement le golfe d’Aden et passent par l’est de Madagascar et le cap de Bonne Espérance. Toutefois, selon la disponibilité des escortes navales, ces navires pourraient se joindre aux convois transitant par le golfe d’Aden. Seuls les pétroliers et trois porte-conteneurs sont concernés. En outre, les navires seront redéployés pour limiter l’impact du changements de route. « Nous pensons que la piraterie dans le golfe d’Aden, qui menace les routes commerciales internationales, concerne la sûreté internationale et relève des autorités compétentes et de la communauté internationale, a déclaré Søren Skou, membre du conseil d’administration d’AP Møller-Mærsk, c’est un problème que ni AP Møller-Mærsk, ni les professionnels du transport maritime ne peuvent résoudre seuls ».

Quel est le coût de la prime d’assurances ou du rallongement du trajet? Se répercute-t-il sur le chargeur?

CMA CGM estime difficile à estimer le coût de la sécurité, qui intervient dès la construction des navires et prend en compte les équipements de sûreté. Il y a également le surcoût lié à la prime de risque versée aux navigants, celui concernant les personnels dédiés à la sécurité/sûreté et celui de la formation des navigants. En outre, le surcoût dû à l’immobilisation d’un navire peut être colossal. En conséquence en décembre 2008, le groupe a instauré une surcharge de transport de 23 $ par EVP pour les transits dans le golfe d’Aden.

AP Møller-Mærsk s’est refusé à tout commentaire.

Si certains de vos navires passent par le golfe d’Aden, le doublement des salaires des navigants est-il appliqué pendant le transit comme le demande l’ITF? Si oui, jusqu’à quand envisagez-vous de le maintenir? Envisagez-vous de l’étendre au transit dans le détroit de Malacca par exemple?

En tant que membre de l’International Maritime Employers’ Committee, CMA CGM a instauré une prime de risque pour ses officiers et équipages, à savoir le doublement du salaire de base durant le transit dans le golfe d’Aden.

Le groupe n’envisage pas une telle mesure dans le détroit de Malacca, où la situation est très différente. Il considère en effet que les moyens de surveillance et d’intervention mis en place par les États riverains (Indonésie, Singapour et Malaisie) sont très efficaces et que la situation actuelle n’est pas préoccupante.

De son côté, AP Møller-Mærsk n’a pas souhaité communiquer sur des questions financières comme celles-ci.

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