À la Martinique, l’autorité portuaire chiffre aux alentours de 8 000 le nombre de conteneurs actuellement en souffrance, nous a indiqué un responsable du port le 10 mars. Seules les boîtes destinées aux hôpitaux et aux corps d’armée sont filtrées à la sortie, nous a expliqué un responsable du port de Fort de France. Le souci se pose pour les conteneurs sous température contrôlée. Les denrées contenues dans ces boîtes ont des dates de péremption qui arrivent bientôt à terme. « Ces marchandises ne pourront de toute évidence pas intégrer le réseau de distribution locale », continue le responsable du port. Cette grève qui dure depuis 34 jours constitue une perte sèche pour l’économie locale et pour le port, « poumon de l’économie martiniquaise », précise le port. Face à ces conditions économiques, l’autorité portuaire a consenti la gratuité de la location des surfaces amodiées pour le stockage des conteneurs et une réduction de 50 % sur la location des prises pour les boîtes sous température contrôlée entre le 1er février et le 28 février. Cette mesure est soumise à la condition que les dégrèvements accordés soient répercutés intégralement aux importateurs. Les trafics de bananes sont suspendus depuis deux semaines. Les conteneurs réfrigérés vides sont pour l’instant stockés à l’Hydrobase, permettant de libérer des prises reefers sur le terminal de la Pointe-des-Grives.
À la Guadeloupe, la situation est tout aussi inquiétante. « Malgré ce contexte difficile pour notre économie, le port a continué à fonctionner ou à rester ouvert au moins 80 % du temps, grâce au comportement de ses agents qui, tout en étant solidaires du mouvement, se sont montrés tout aussi responsables en maintenant le port en activité durant toute la période du mouvement social », nous a indiqué le directeur général du Port autonome de la Guadeloupe, Laurent Maertens. Depuis la fin du mouvement, les sorties et les entrées du terminal ont repris. L’autorité portuaire a décidé d’étendre les plages horaires du terminal. Les effets sur les opérations de transbordement sur le port de Pointe-à-Pitre se sont effectués dans les conditions optimales, indique le directeur général du port.