Situation explosive sur le port de Marseille

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Une fois de plus, le port de Marseille est devenu une cocotte-minute sociale. Fruits, marchandises, réparation navale, les pressions étaient jusque-là circonscrites aux seuls bassins Est, mais elles pourraient, par contamination, toucher l’ensemble des terminaux. L’annonce de la liquidation judiciaire de l’Union Naval Marseille (UNM) et l’intervention des forces de l’ordre pour évacuer les salariés grévistes du site, ont vu se lever la tourmente. Les travailleurs de la navale ont été rejoints par les agents d’exploitation des bassins Est du GPMM eux-mêmes en grève tournante depuis un mois pour s’opposer à leur transfert dans le privé. Les trois portes d’accès aux bassins Est ont été bloquées. Et des mouvements de solidarité, notamment sur les terminaux pétroliers, ont affecté les bassins ouest.

L’éruption a toutefois été limitée dans le temps. L’après-midi, les barrages étaient levés. Mais les tensions demeurent prêtes à faire sauter le couvercle. C’est dans ce contexte qu’une réunion « exceptionnelle » du Conseil de surveillance du GPMM a été annoncée. Elle aura lieu le 16 mars et sera consacrée à la situation et à l’avenir des bassins Est du port, en présence de l’ensemble des élus.

La veille, l’UPE 13 en avait appelé au président de la République pour « arrêter le massacre » en demandant une entrevue. Déjà fragilisées par la crise, les entreprises marseillaises souffrent du manque de fiabilité qui met le port à l’index. Affiches du port en noir et rouge ornées d’une cible et barrées d’un « Arrêtons le massacre », la communication patronale qui stigmatise l’attitude de la CGT, se veut choc. Les propos se montrent encore plus musclés. Stephane Brousse dénonce « les exactions de voyous encagoulés » qui sabotent les installations portuaires. Jacques Truau, président du Club de la croisière et vice-président du Conseil de surveillance du GPMM, évoque « l’activité de mafieux », « la volonté d’engager un climat de guerre civile ». « Il faut éliminer, éradiquer ces voyous », « il faudra suivre les plaintes jusqu’au bout ». Des termes forts suscités par la tentative d’une vingtaine d’agents de paralyser l’activité croisière le week-end dernier. La météo a été avec eux. Samedi, le MSC-Fantasia avec ses 3 000 passagers a été dérouté sur Toulon pour son escale inaugurale à cause des vents violents qui soufflaient en rade de Marseille.

L’UPE 13 réclame que la loi soit respectée sur les quais par l’intervention de la police et de la justice, car « l’état d’exception ne doit pas prévaloir à Marseille. » Le laxisme de l’État et la temporisation du Préfet Michel Sappin sont facilement dénoncés. Comment apaiser les tensions sur le port et appliquer au plus vite la réforme? Pour répondre cette question, l’UPE 13 n’espère plus que dans le concours de l’Élysée et de Nicolas Sarkozy.

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