Dernière unité de la flotte de Brittany Ferries, le nouveau ferry mixte Armorique est le fruit d’une solide collaboration entre le bureau d’études de la compagnie bretonne et celui du chantier STX Europe d’Helsinki où il a été livré le 26 janvier. Après avoir testé la passerelle ro-ro de Plymouth, l’Armorique a achevé son armement à Brest et démarré son service commercial le 10 février. Propriété de la société d’économie mixte Sabemen, il représente un investissement de l’ordre de 115 M€.
Affichant 168 m de long pour 26 m de large, cette nouvelle unité a été tout spécialement conçue pour répondre au mieux aux caractéristiques de la liaison Roscoff-Plymouth. « Ce ferry est un navire de nouvelle génération, commente Jean-Michel Giguet, directeur général de la compagnie. Il vient nous aider à renforcer nos capacités et à poursuivre la modernisation de notre flotte. » Si l’Armorique offre les mêmes caractéristiques de coque que le fréteur pur Cotentin, construit au même chantier et livré en 2007, ses capacités d’emport sont toutefois différentes.
Propulsé à 23 nœuds de vitesse de croisière (25 nœuds maximum) par deux moteurs MaK 12V43 développant 32 500 chevaux, ce ferry mixte peut en effet embarquer 1 500 passagers, 500 voitures, 65 camions et offre 250 cabines sur des liaisons relativement courtes (100 milles). Un débat a eu lieu en interne sur le choix d’une propulsion passant de quatre à deux moteurs. Mais un débat qui n’a plus lieu d’être selon la direction: « Comme à bord du Cotentin, la capacité à naviguer à 19 nœuds sur un seul moteur a été prouvée. »
Selon la compagnie, des choix résolument innovants ont guidé sa construction. « Côté technique, sa carène et son ensemble propulsif sont particulièrement performants et permettent d’optimiser la consommation de carburant et de réduire les émissions de CO2 » souligne la direction technique, illustrant du même coup la notion de sobriété du nouveau navire.
« Open space » et « cosy corner »
Pour augmenter ses performances hydrodynamiques, l’Armorique est doté d’une carène moderne avec des formes arrière planes plutôt qu’en V. « Le nouveau ferry bénéficie d’un bulbe assez marqué, en adéquation avec l’amélioration recherchée de vitesse qui colle avec le profil d’exploitation du navire », souligne Pierre Deneulin, architecte naval de la compagnie. Le nouveau ferry est également doté d’un correcteur d’assiette assez marqué que révèle un grand flap sur l’arrière. « Une configuration qui casse la vague de poupe et améliore encore les performances hydrodynamiques du navire », explique l’architecte. Côté proue, le nez a été rallongé par rapport aux ferries de la génération précédente. Côté poupe, l’Armorique est dotée d’un propulseur qui lui offre une marge supérieure de manœuvrabilité dans un port exempt de remorqueurs.
La conception du navire intègre également une nouvelle définition des aménagements et des prestations commerciales. « L’Armorique est une évolution de ce que sait faire la compagnie, commente le directeur général, Jean-Michel Giguet, en évoquant la décoration intérieure. Rompant avec une décoration bien ciblée, espace par espace, avec une thématique propre et un fil conducteur, ce navire est une unité. » Côté aménagements et décoration, le navire offre plus de volumes, plus de lumière et des espaces publics décloisonnés au maximum afin de faciliter la circulation des passagers et d’accroître leur confort. Un côté « open space » sobre et contemporain bien ressenti debout, mais qui n’exclut pourtant pas le côté « cosy corner » une fois assis.
La restauration a également été repensée pour mieux s’adapter aux demandes plus sobres d’une clientèle fréquentant une ligne plus courte. « Il n’y a plus de restaurant traditionnel comme sur les lignes longues, confirme Jean-Michel Giguet en indiquant par ailleurs que long et large, le nouveau ferry est facile d’accès depuis les garages et est très agréable de circulation dans les espaces-vie. »