Le musée national de la Marine organise à Paris, jusqu’au 26 juillet, une exposition sur les modes vestimentaires féminine et enfantine inspirées de l’habillement du marin.
Cette exposition d’œuvres de grands noms de la haute couture, dont notamment Castelbajac, Chanel, Dior, Givenchy, Hermès, Kenzo, Lanvin, Saint-Laurent et Yamamoto, a été inaugurée le 24 février par le ministre de la Défense Hervé Morin en présence de diverses personnalités de la mode, dont Jean-Paul Gaultier qui portait sa célèbre marinière à rayures, typique du matelot. À l’issue de sa visite de 40 minutes, le ministre a signé les contrats d’objectifs et de moyens des musées de l’Armée, de la Marine et de l’Air et de l’Espace placés sous sa tutelle. Il s’agit de valoriser, pour la période 2009-2011, les collections de ces établissements qui ont accueilli deux millions de visiteurs en 2008.
La tenue des officiers de Marine a été réglementée très tôt en France, mais il faut attendre le Second Empire pour que celle de l’équipage le soit de façon particulièrement détaillée. Le matelot doit en effet pouvoir remplir ses tâches journalières à bord dans une tenue fonctionnelle et contribuer, à terre, au prestige de la Marine par une autre, dite « de sortie » et plus élégante. Parallèlement, une image ambiguë du marin se répand dans la société civile, qui en adapte l’habillement. Les femmes « affranchies » de la Belle Époque voient dans le port du pantalon à pont une forme de liberté, accrue par celui des « costumes de bain » popularisés par la fréquentation des plages. De son côté, la reine Victoria, soucieuse d’exalter la puissance de l’Empire britannique qui existe grâce à sa Marine, décide d’habiller ses enfants d’uniformes de la Royal Navy lors des croisières familiales. Elle fait des émules parmi les autres Cours européennes et les familles bourgeoises, pour qui cela devient les habits du dimanche des garçons avec des variantes pour les filles!
L’exposition retrace aussi l’évolution des uniformes de la Marine française, sans oublier celui de l’unique femme amiral, Chantal Desbordes, qui a quitté le service actif il y a quelques années. En tout, quelque 300 objets et documents, 50 uniformes, emblèmes et accessoires de la Marine, 40 vêtements et chapeaux anciens, 100 tenues et accessoires de haute couture et de prêt-à-porter de luxe mettent en valeur le marin et ce qu’il continue d’inspirer. La littérature, le cinéma, l’affiche, la bande dessinée, la photographie et la chanson ont en effet façonné l’imaginaire collectif: le marin est héros, aventurier, parfois tatoué et surtout amateur d’endroits mal famés en escale. Outre le pompon rouge, ses particularités vestimentaires traditionnelles restent encore et toujours le caban et le tricot rayé, abondamment repris et déclinés par les créateurs de modes… par définition éphémères!
Les marins font la mode
Paris, jusqu’au 26 juillet
Musée national de la Marine
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