Depuis la semaine dernière et l’annonce de la suppression de 650 emplois à SeaFrance, la reprise de l’armement paraît intéressé bien plus de monde qu’il n’y paraît. Après la déclaration de Pierre Géhanne, directeur général de Louis Dreyfus Armateurs, c’est au tour de Brittany Ferries d’entrer dans la danse.
Plus surprenant, l’annonce de ce nouvel arrivé dans ce combat a été faite par le secrétaire d’État aux Transports, Dominique Bussereau. À l’occasion d’un déplacement dans le Nord, à Béthune, Dominique Bussereau a indiqué à un journaliste de l’AFP que deux armements sont intéressés par SeaFrance. « L’une est l’armateur Philippe Louis-Dreyfus et l’autre est Brittany Ferries. Les deux font des offres à SeaFrance, qui sont, non pas des offres de reprise totale, mais de reprise partielle, à des niveaux qu’ils doivent déterminer », a continué le secrétaire d’État. Dans ce tour de table, Dominique Bussereau joue les médiateurs. « J’ai reçu le président de la SNCF, j’ai reçu le président Philippe Louis-Dreyfus, le président Jean-Marc Roué de Brittany Ferries et je leur ai dit que l’État regarderait tout cela. »
Déjà, la semaine dernière nous avons donné un premier point de vue du président de Brittany Ferries. Il nous a confié qu’il attendait de voir le dossier avant de se prononcer.
L’entrée en lice de l’armement breton semble emporter l’accord des syndicats de SeaFrance. « Pour le moment, les propos de BAI sur le dossier ne nous paraissent pas clairs. S’il fallait en passer par là, on préférerait BAI… mais nous pensons pouvoir nous en sortir tous seuls ». Didier Cappelle, secrétaire général de la CFDT de SeaFrance, demande une aide provisoire: « nos fondamentaux sont bons. Monsieur Fa s’est trompé sur ses prévisions pour 2009. Nous ne perdons pas 50 % mais 7 % de part de marché depuis que le tunnel fonctionne à plein. Malgré la crise, moyennant des mesures d’économie raisonnables, nous pouvons retrouver l’équilibre dès cette année ». La CFDT a écrit d’une part à Dominique Bussereau, secrétaire d’État aux Transports, pour lui demander l’application du « salaire net », afin de rétablir la compétitivité avec d’autres pavillons. Et d’autre part, elle interpelle le président du Conseil régional Daniel Percheron, sur la « concurrence déloyale » de « la low cost LD Lines », qui « paye un matelot portugais ou polonais 2 036 € par mois », congés et charges sociales à la charge du salarié.