Il ne faut pas se le cacher, l’année transmanche a été grise au port de Calais. En tonnage, l’activité transmanche a reculé de 2,41 %. Le nombre de passagers transbordés a chuté de 4,5 % à 11 millions. Le nombre de véhicules de tourisme est tombé à 1,98 million (− 2,87 %). Parmi eux, les autocars sont en recul de plus de 7 % pour 97 400 unités environ. Les ensembles routiers reculent de près de 4 % à 1,72 millions de camions. Le repli s’est manifesté fortement dès fin juin, au moment de l’entrée en récession de l’économie britannique, et du début de la descente aux enfers de la Livre. La saison d’été a été mauvaise. L’activité de la route Calais Douvres ne s’est redressée qu’après l’incendie du tunnel survenu le 11 septembre. Un redressement tout relatif. Car en fin d’année, le marché de fret en particulier s’est effondré de 20 %, entraînant globalement le marché à la baisse.
La crise, en ce début d’année 2009 est installée. La livre est très proche d’une parité 1 avec l’Euro. Le retour à une activité normale des navettes d’Eurotunnel va accentuer le phénomène pour la route maritime. Les dirigeants de P&O Ferries parlent d’un risque de chute d’activité de l’ordre de 20 %. Nul ne sait quand le phénomène va s’atténuer, sinon s’inverser. Pour la première fois, la CCI de Calais concessionnaire fait l’expérience d’un déficit de quelque 4 M€ pour son port, à la veille de la constitution d’une société d’exploitation commune avec Boulogne. Après cinq années d’investissements considérables, de l’ordre de 120 M€, la CCI a dû donner un coup de frein à ses dépenses en 2008, les réduisant de moitié de 30,5 M€ prévus à 16,7 M€. La CCI a néanmoins investi 8,5 M€ dans le secteur transmanche.
Ce contexte n’empêche pas la Région Nord-Pas-de-Calais propriétaire de s’approprier le projet Calais 2015. La Commission particulière du débat public est en place depuis le 3 décembre, sous la présidence de Pierre-Frédéric Ténière-Buchot. Ce projet de 400 M€ consiste à construire un nouveau port sur le front de mer nord, adapté aux navires de la prochaine génération, d’une longueur de plus de 200 m, et propre à assurer une fluidité du trafic parfaite à un trafic routier de 30 % supérieur au chiffre actuel.