Le directoire de SeaFrance, présidé par Pierre Fa, a annoncé en CE extraordinaire le 17 février vouloir engager au plus vite des négociations sur la base d’un armement à trois navires contre cinq actuellement, et de 650 suppressions d’emplois, partant d’un effectif de 1 600 salariés. SeaFrance a réalisé un chiffre d’affaires de 223 M€ en baisse de 7,5 % et une perte nette de 20,91 M€ en 2008. Selon la direction, la trésorerie de l’entreprise est négative et la compagnie perd 3 M€ par mois. Les suppressions d’emploi concerneraient aussi bien les sédentaires que les navigants. Si le plan était appliqué, SeaFrance irait beaucoup plus loin que le simple désarmement de deux navires, qui équivaut, selon le syndicat CFDT majoritaire, à moins de 270 postes, gestion sédentaire comprise. En effet, le directoire indique vouloir réorganiser l’entreprise en profondeur, en particulier adapter strictement la charge salariale aux besoins. Cela signifierait, selon le syndicat, une baisse de chiffre d’affaires de près de 27 %. En effet, indique Vincent Launay, membre du directoire et porte-parole, cette configuration strictement défensive conduirait à revenir de 23 à 14 ou 15 départs par jour. Cela, si les trois navires sont disponibles. Il s’agirait des navires les plus récents de la flotte, les SeaFrance-Rodin, Berlioz et Molière. En cas de panne ou d’entretien, les rotations des deux autres navires seraient accélérées. L’intersyndicale des officiers n’y croit pas et juge cette configuration impossible dans les faits. La CFDT refuse de négocier sur ces bases, demande l’application de l’accord d’armement ou de la loi en cas de dénonciation de cet accord, et n’acceptera des efforts que si les fréteurs de réserve, les SeaFrance Cézanne et Nord-Pas-de-Calais, bénéficient ces prochaines semaines des arrêts techniques nécessaires à leur bonne exploitation.
Dossier
La direction veut réduire d’un tiers l’effectif
Article réservé aux abonnés