Dans leur action contre la direction de l’Union Naval Marseille (UNM), les salariés ont bloqué dans la matinée du 23 février la station de remorquage de Port-de-Bouc. Rachetés en 2007, les remorqueurs appartiennent au même groupe espagnol, Boluda, que le chantier de réparation. Deux navires seulement ont été retardés dans leur appareillage par cette action. Depuis janvier, l’UNM connaît des mouvements de grève. La CGT dénonce des recours répétés à la sous-traitance et à l’appel de main d’œuvre étrangère. Par deux fois, la direction a sanctionné des grévistes pour entrave à la liberté de travail. Le tribunal de grande instance vient de rejeter ce motif qui visait cinq salariés. Mais sept autres, licenciés, doivent passer devant les Prud’hommes le 12 mars. La tension est donc loin de s’apaiser dans les formes de réparation lourde (voir article p. 34).
Boluda France n’est pas l’UNM
À la suite au blocage de l’activité de remorquage dans le port de Marseille dans la matinée du 23, le groupe Boluda France tient à rappeler les points suivants:
– « L’Union Naval de Marseille (UNM) et Boluda France sont des sociétés juridiquement séparées, totalement autonomes et dédiées à deux secteurs d’activité distincts: UNM est présente dans les chantiers navals et n’exerce pas d’activité de remorquage. Boluda France est exclusivement dédiée au remorquage (…).
– Les différends entre la direction de l’UNM et les représentants syndicaux de ses salariés sont complètement extérieurs aux sociétés du groupe Boluda France, notamment Boluda Marseille Fos. »
– Alors qu’il n’y a aucun conflit social entre la direction de Boluda Marseille Fos et ses collaborateurs, l’entreprise subit les préjudices d’un conflit social extérieur qui a eu pour conséquence de bloquer l’activité du Port de Marseille-Fos durant la matinée du lundi 23 février ».
Boluda France est un partenaire pour les ports:
« Avec l’acquisition du groupe Les Abeilles, il y deux ans, Boluda s’est engagé au côté des ports français pour participer à leur développement stratégique. Boluda réaffirme son engagement d’assurer une qualité de service irréprochable, comme elle le fait chaque jour auprès de centaines de clients dans dix pays, en Europe, en Afrique et en Amérique Latine (…) ».
Comanav/Comarit: la grève pour commencer
Le personnel navigant de la Comanav (150 salariés) a appris la vente de leur compagnie par la presse. Il s’est aussitôt mis en « grève illimitée » bloquant le Marrakech à Tanger et remettant en cause les traversées vers Sète. Le maintien des avantages acquis et des informations sur les conditions de la cession figurent parmi les principales revendications du syndicat CDT. Le profil de la Comarit qui a enregistré l’an dernier une chute de 20 % de son trafic avec 130 000 passagers, est beaucoup moins rassurant que la puissance de CMA CGM. (voir article p. 9)