Antilles: toujours pas ou peu de livraisons des boîtes

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Après quelques heures d’hésitation et en dépit de très fortes pressions locales, les dockers et les portiqueurs guadeloupéens ont repris le travail le 21 février au matin afin de décharger un navire CMA CGM. Le travail portuaire avait été arrêté dans la matinée du 16 février. Par contre, la dernière heure de chaque shift reste non-travaillée depuis le 29 janvier.

Seuls les conteneurs « urgents » (médicaments ou produits pour le traitement de l’eau par exemple) et déclarés comme tels par la préfecture peuvent être livrés. Les voitures des particuliers peuvent également sortir mais pas très loin car l’essence est toujours aussi rare, note un opérateur portuaire.

En principe, tous les frigos devaient être livrés le 26 février entre 6 h 30 et 13 h. Cela devait permettre de repositionner les vides dans les plantations de bananes et ainsi de charger le navire du 27. Pour les marchandises sous froid positif (+ 2/+ 4 oC), à date de péremption rapprochée, il n’est pas certain que leurs importateurs soient pressés d’en prendre livraison.

Compte tenu de l’insuccès des négociations avec les nombreuses organisations patronales, le LKP a appelé à un durcissement du mouvement de protestation. Cela pourrait déboucher sur des arrêts marqués de l’alimentation en eau et en électricité à partir du 26 car Mardi Gras (24) et mercredi 25 sont chômés en Guadeloupe.

La Martinique chôme également la veille du Mardi Gras. Le travail ne reprendra donc que le 26.

À Fort-de-France, les navires sont bon gré mal gré travaillés, mais les seules boîtes « urgentes » sont livrées. Le terminal de la Pointe-des-Grives se sature peu à peu, tout comme quelques terminaux métropolitains, car des chargeurs ne veulent pas prendre le risque d’embarquer une marchandise qui ne sera pas livrée à son importateur. À ce jour, CMA CGM a réussi à éviter tout déchargement de boîtes en dehors des Antilles françaises afin de ne pas pénaliser le marché avec les coûts de réacheminement, quitte à faire des doubles escales.

Le retour des bananes

Le 22 selon le président de la Chambre d’agriculture, un accord a finalement été trouvé avec les « transporteurs à benne » qui bloquaient le retour à quai des conteneurs frigos chargés de bananes. Environ 1 500 t de bananes auraient dû être chargées lundi. Selon l’estimation des planteurs, au 20 février, 9 000 t. n’avaient pu l’être et plus de la moitié aurait été perdue. Les raisons réelles de ce non-chargement restent à déterminer.

Concernant l’impact du prix du transport maritime, des sources armatoriale se disent « sereines » et rappellent les conflits entre les intérêts des importateurs de la grande distribution et ceux des MPI (moyennes et petites industries) qui bénéficient d’une tarification spéciale. Certains espèrent même qu’une bonne fois pour toutes, la formation de tous les prix de transport de porte-à-porte, droits et taxes acquittés, délais de paiement pris en compte, soit analysée en détail afin d’être « tranquille pour les vingt prochaines années ». Cette analyse risque d’être délicate à réaliser et ses conclusions, houleuses, si elles devaient être rendues publiques.

Après Yves Jégo, secrétaire d’État chargé de l’Outre-Mer, qui veut comprendre le mécanisme de tarification de la ligne régulière (JMM du 20/02, p. 14), l’animateur de l’émission de France-Inter « Le téléphone sonne » du 23 février s’étonne de lire dans le Figaro Magazine que le salaire mensuel d’un docker est de 6 000 € nets. Un cas exceptionnel, répond un invité, professeur d’Université. Le rappel des salaires de dockers surgit souvent lors d’un conflit avec les acconiers antillais; ce qui n’est pas le cas, actuellement, au moins en apparence.

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