Les effets de la présence navale internationale

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Le 16 février, l’intervention de la frégate saoudienne Al-Ryad (4 650 t de déplacement à pleine charge, tpc) a fait échouer une attaque lancée par trois embarcations de pirates contre le cargo turc Yasa-Seyhan à proximité du golfe d’Aden. Selon l’agence officielle saoudienne SPA, le Yasa-Seyhan a lancé un appel de détresse, alors qu’il se trouvait dans les eaux internationales à l’entrée du golfe. Les pirates ont pris la fuite à l’arrivée de la frégate, qui fait partie de l’une des forces navales étrangères présentes sur zone.

Le 13 février, le croiseur lance-missiles russe Petr-Velikiy (26 190 tpc) à propulsion nucléaire a pris le contrôle de trois bateaux de pirates au large de la côte somalienne. Selon la Marine russe, un hélicoptère du Petr-Velikiy avait repéré la veille deux embarcations rapides se dirigeant vers un chalutier iranien. Surprises, celles-ci avaient fait demi-tour et s’étaient rapprochées de leur navire mère, également intercepté. Dix pirates, équipés d’armes automatiques et de lance-grenades, ont été arrêtés. « Le sort des détenus sera décidé en coopération avec les ministères russes des Affaires étrangères et de la Justice », précise un communiqué de la Marine russe.

Le 12 février, la Combined Task Force 151, regroupant des bâtiments de plusieurs pays sous commandement américain, a annoncé la capture de seize pirates dans le golfe d’Aden en deux jours, à la suite d’appels de détresse de deux navires marchands dont un indien. Un hélicoptère du croiseur lance missiles américain Vella-Gulf (9 970 tpc) avait tiré des coups de semonce pour empêcher les pirates de fuir.

Les rescapés du Faina

Le détournement puis la libération contre une rançon de 3,2 M$ du cargo ukrainien Faina, chargé d’armes et notamment de 33 chars T-72 datant de l’époque soviétique, auront des conséquences diplomatique et militaire. « Nous avons décidé de participer à l’initiative internationale au sein du programme européen de lutte contre la piraterie (l’opération Atalante), a déclaré le président ukrainien Victor Iouchchenko à Kiev le 13 février, nous négocions notre participation. Mais nous devons payer aujourd’hui des millions de dollars pour que nos bâtiments soient présents là-bas pour protéger les navires sous pavillon ukrainien ». Le Faina était arrivé au port kenyan de Mombasa la veille. Lors du détournement le 24 septembre, son équipage comptait vingt et un membres: dix-sept Ukrainiens, un Letton et trois Russes. Le corps du commandant russe, mort de maladie quelques jours après, a été débarqué à Mombasa. Parmi les Ukrainiens rapatriés à Kiev par avion le lendemain, l’un avait un bras cassé et un autre boitait lourdement. L’un des rescapés, Alexander Presukha, a déclaré à la presse juste avant son départ de Mombasa: « C’est beaucoup plus difficile psychologiquement maintenant que lorsque les pirates sont montés à bord du navire. C’est seulement maintenant que nous réalisons complètement ce qui est arrivé ».

De son côé, le gouvernement kenyan a condamné le versement d’une rançon, qui « encourage les activités criminelles et la notion que le crime paie ».

Malacca à nouveau

Le 16 février dans le détroit de Malacca, une vedette de la police maritime malaisienne, attaquée à la grenade par une embarcation, l’a poursuivie pendant trente minutes et a capturé sept pirates indonésiens. Selon la police, ce gang aurait drobé l’équivalent de 400 000 ringgits (environ 87 000 €) en 2008. Contrairement aux agressions dans le golfe d’Aden, les pirates sévissant en Malaisie et Indonésie ne détournent pas les navires et se contentent d’emporter l’argent et des biens personnels des équipages. Dès décembre dernier, l’International Maritime Bureau de Londres avait recommandé la vigilance dans la région, à la suite d’une reprise des attaques de pirates en mer de Chine du Sud.

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