Après une semaine de conflit, les grévistes ont décidé en assemblée générale un arrêt des mouvements de grève. Décidemment pas d’accord sur leur prochain transfert vers les sociétés de manutention, les agents d’exploitation (grutiers, portiqueurs, maintenance) du GPMM ont repris leurs actions sur les bassins Est trois jours plus tard en « sautant » des shifts. Avec les perturbations sur le trafic que l’on devine. Déjà en janvier dernier, les diverses avaient chuté de 24 % et les conteneurs de 31 % sur les bassins Est.
Marc Reverchon, président de l’UMF Marseille-Fos voit dans cette démarche « une attitude suicidaire (…) qui rajoute une crise de confiance dans la fiabilité à la crise mondiale qui impacte de port ». Tout en lançant un appel à la raison, il rappelle qu’avec la loi et l’accord-cadre passé avec la CGT, « il n’est plus temps de se battre sur les principes ». « La question aujourd’hui est bien la mise en œuvre de la réforme portuaire ».
De son côté, la direction d’Intramar, le principal manutentionnaire de ces bassins, se plaint que les « grèves surprises (…) sont déclenchées dès qu’Intramar embauche les dockers, pour être les plus pénalisantes possible pour Intramar et ses clients. » Elle ne craint pas d’accuser la volonté de la CGT de l’acculer.« Ces mouvements hostiles à la relance des ports français sont ciblés sur Intramar avec l’objectif de casser l’entreprise et ses 340 emplois directs pour justifier des filiales du GPMM pour la conduite et la maintenance », souligne-t-elle.
Aucune discussion sur les modalités de transfert des personnels du GPMM vers le privé n’est en cours. Les échéances de l’application de la loi, « après les consultations des organes de gouvernance du GPMM », sont fixées en avril 2009, un terme visiblement trop rapproché pour la CGT.
Autre source de conflit sur les bassins Est, la situation se distend à l’Union naval Marseille (groupe Boluda) qui assigne cinq de ses salariés syndiqués à la CGT devant le tribunal de grande instance de Marseille pour « entrave à la liberté de travailler » (jugement le 20 février). Un arrêt de travail reconductible a été voté dans le dernier des chantiers de réparation navale industrielle.
Paul Fabre, ancien président du PAM est décédé
C’est à l’âge de 93 ans que Paul Fabre s’est éteint.
Polytechnicien et ingénieur du génie maritime, il a multiplié dans les années 60 et 70 les mandats patronaux et consulaires les plus élevés à Marseille. Sa carrière professionnelle avait pris son départ en 1955 avec la Compagnie de Navigation Mixte. Il intègrera dix ans plus tard l’entreprise familiale Onet qui deviendra le 1er groupe français des services de nettoyage et dont il occupera la fonction de vice-président. Membre du Conseil d’administration, puis vice-président de l’Union patronale départementale de 1965 à 1969, il fut président du Port autonome de Marseille de 1973 à 1980. En 1980 il devient président de la CCI de Marseille et en 1982 président de la CRCI.