« La crise économique qui sévit devrait voir des gagnants et des perdants sur les deux prochaines année », a commencé la présidente de l’association. La situation des assurances maritimes est étroitement liée au marché maritime. La baisse de la demande, des taux de fret et l’arrivée de nouveaux navires sur le marché incitent les opérateurs à réduire leurs coûts et améliorer leur productivité. « Malheureusement, la pression sur les prix intervient alors que les souscripteurs maritimes font des efforts pour stabiliser les taux de primes et augmenter les prix quand le taux de sinistralité l’oblige », a continué la présidente de Iumi. Et Deirdre Littlefield s’inquiète de l’état de la flotte. Les armements ont reporté autant qu’ils l’ont pu les réparations. « Nous redoutons qu’un nombre important de réparation et de remplacements de pièces, ignorées jusqu’à présent, vont commencer à faire surface. Nous nous attendons à de nombreux sinistres. » À tout malheur une chose est bonne. La présidente de Iumi souligne que cette baisse de la demande devrait entraîner un nombre important de vieux navires vers les chantiers de démolition. Ensuite, les armateurs pourraient trouver une solution aux problèmes de recrutement de main-d’œuvre. Avec la baisse de la demande en transport et donc le nombre moins important de navires, la demande en marins va se réduire et peut être s’équilibrer, indique Deirdre Littlefield.
Ce contexte économique devrait influencer la politique de prix des assureurs. « Les assureurs doivent concentrer leurs efforts sur les taux de sinistralité des clients. Ils doivent être sélectifs dans leurs choix et discipliné dans leur politique de souscription pour cette année et les prochaines », a rappelé la présidente de l’association londonienne.
Lors du congrès de Iumi à Vancouver en septembre, Cédric Charpentier, président du comité statistiques de Iumi, a déjà tiré le premier la sonnette d’alarme. « Nous devons nous préparer à des temps difficiles », a expliqué l’assureur français. La baisse des taux de fret, le retard dans les livraisons de navires, les incertitudes sur la qualité de la flotte marchande et l’augmentation du nombre de sinistres sont autant de facteurs qui ont été identifiés alors que la crise économique commençait à se mondialiser.