Piraterie, trois navires libérés

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Le Faina, détourné le 24 septembre dernier, a été relâché le 5 février, après paiement d’une rançon de 3,2 M€… que se sont partagés une centaine de pirates armés présents à bord, d’après un négociateur. Le navire a été très vite escorté par des bâtiments militaires étrangers, en raison de sa cargaison inhabituelle: lance-grenades, munitions et surtout 33 chars T-72 datant de l’époque soviétique et, théoriquement, destinés au Kenya. « Les 17 marins ukrainiens vont pouvoir bientôt retrouver ceux qu’ils aiment sur le sol ukrainien », a déclaré le président ukrainien Victor Iouchtchenko sur son site internet. Lors du détournement, l’équipage comprenait 21 membres dont 17 Ukrainiens, mais aussi des Lettons et des Russes. L’un d’eux est mort de maladie peu après. Sept autres membres de l’équipage étaient très fatigués ou souffrants, au point que des médecins somaliens étaient montés à bord pour les soigner.

Le 8 février, des pirates somaliens ont annoncé la libération imminente du bateau de pêche chinois Tianyu-8, capturé en novembre au large du Kenya. L’un d’eux a déclaré à l’agence Reuters par téléphone que la rançon se monte à 1,7 M$. L’équipage était composé de 15 Chinois, 1 Taïwanais, 1 Japonais, 3 Philippins et 4 Vietnamiens.

Deux jours auparavant, des pirates somaliens avaient accepté de relâcher le vraquier égyptien Blue-Star, chargé de 6 000 t d’engrais et détourné le 1er janvier au large de la côte somalienne. La rançon serait supérieure à 3 M$. Peu après l’annonce d’un accord sur le montant, les 28 marins égyptiens avaient vu leur sort s’améliorer: ils avaient été autorisés à marcher sur le pont et avaient reçu davantage de nourriture, d’après l’un d’eux qui avait pu contacter sa famille.

La Turquie aussi

Deux navires marchands turcs, capturés l’an dernier par des pirates somaliens, ont été relâchés en janvier. Depuis, la Turquie a décidé d’envoyer un bâtiment militaire pour participer à la lutte contre la piraterie dans la région, selon le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan. Le 6 février, le gouvernement a présenté au Parlement un projet de loi autorisant le déploiement d’une force navale au large de la Corne de l’Afrique, près de la Somalie et dans le golfe d’Aden pendant un an. Dans un premier temps, un seul bâtiment pourrait s’y rendre dès ce mois-ci. Actuellement, une vingtaine de bâtiments de quatorze pays patrouillent déjà dans le golfe d’Aden pour assurer la sûreté des navires marchands.

Mise en garde d’Intertanko

L’organisation Intertanko rappelle que de nombreux contrats d’affrètement ne prévoient guère le détournement du navire. Elle recommande donc aux armements de vérifier les clauses de leurs chartes-parties et connaissements avant de décider de dérouter des navires devant normalement transiter par le golfe d’Aden. En effet, le changement de route peut entraîner des plaintes pour rupture de contrat sur la poursuite du voyage ou pour livraison tardive. Il est aussi conseillé aux armements d’examiner attentivement les clauses d’assurances pour risques de guerre, car certaines prévoient un changement de route si les circonstances l’exigent.

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