Du 20 au 28 janvier, la place portuaire de Pointe-à-Pitre a fonctionné normalement, nous a répondu un professionnel portuaire, lui-même un peu surpris. D’autant que les dockers mensualisés étaient soumis à de fortes « invitations ». Le jeudi 29, jour de grève nationale, ils ne pouvaient pas faire autrement que de suivre le mouvement qu’ils ont poursuivi le lendemain, pour faire bonne mesure. Samedi, ils reprenaient donc le travail mais observent depuis un arrêt de travail d’une heure en fin de chaque shift. Celui du matin se termine donc à 12 h au lieu de 13 h. et celui du soir, à 19 h 30 et non plus à 20 h 30.
Grâce à un accord de « fluidité sociale », cet arrêt de travail n’est pas toujours rigoureusement observé sur tous les quais, ajoute notre source.
Contrairement à ce qui a été écrit ici et là, les portiqueurs, salariés du Port autonome, ne se sont pas arrêtés hormis le 29 janvier.
Stations service en grève ou non, les sorties et surtout les entrées de conteneurs chargés de bananes se sont donc assez correctement réalisées.
La situation a commencé à se dégrader à partir du 9 février. Le terminal CMA CGM était bloqué, ce qui était sans conséquence grave car il n’y avait pas de navire. Mardi, le port n’a pas travaillé. Mercredi matin, un roulier de Hoegh était en cours de déchargement mais a priori, plus rien ne sortait ou n’entrait sur le port. « Si cela se poursuit durant plus d’une semaine, les terminaux seront saturés », note le professionnel. Et le conflit entrera dans une autre dimension, celle de la banane bloquée à quai.
« Notre » portuaire note la remarquable organisation du mouvement de protestation guadeloupéen. Grâce à son service de maintien de l’ordre musclé, aucun débordement notable ne s’est produit. Il constate également la grande surprise des autorités politiques locales et la dispersion habituelle des socioprofessionnels.
Le personnel de la CCI de Martinique manifestant mercredi 11, il n’a pas été possible de faire le point sur la situation portuaire.