Piraterie, accalmie temporaire dans le golfe d’Aden

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Le Longchamp, battant pavillon des Bahamas mais exploité par l’armement allemand Bernard Schulte Shipmanagement, a été détourné le 29 janvier avec son équipage de 12 Philippins et 1 Indonésien. D’une capacité de 3 415 t de gaz de pétrole liquéfiés, hautement inflammables, il se dirigeait d’Europe vers l’Asie orientale. Le commandant a pu contacter brièvement son armement, qui négocie actuellement avec les pirates. D’après les médias allemands, ceux-ci réclament une rançon de 6 M$.

Par ailleurs, la libération du cargo ukrainien Faina, détourné le 24 septembre dans le golfe d’Aden avec un chargement de 33 chars T-72 datant de l’époque soviétique, serait imminente. « Les négociations entre nous et les propriétaires du navire sont dans la phase finale, a déclaré l’un des pirates à l’agence Reuters le 2 février, nous devrions nous mettre d’accord sur 3 M$ pour relâcher le navire, probablement dans quatre jours ». À l’heure où nous mettions sous presse, le Faina était encore détenu par les pirates somaliens.

Dissuasion et mauvais temps

Le déploiement de la flotte internationale au large de la Somalie commence à exercer un effet dissuasif. « Le nombre de détournements réussis est en baisse pour le deuxième mois consécutif. C’est encourageant, mais voyons l’évolution au cours des deux ou trois prochains mois, a déclaré Pottengal Mukundan, directeur de l’International Maritime Bureau de Londres, lors d’une conférence sur la piraterie organisée par l’ONU à Turin, nous attribuons cette baisse à l’action des flottes présentes dans le secteur. Nous pensons que cela produit un effet ». De son côté, le vice-amiral Robert Moeller, commandant en second des forces américaines déployées en Afrique et présent à la même conférence, attribue cette baisse aux mauvaises conditions météorologiques locales. Toutefois, il a reconnu que la présence sur zone d’un certain nombre de bâtiments militaires « a un effet psychologique sur les pirates ».

Suivi judiciaire

Le 29 janvier, le Pentagone a annoncé la conclusion d’un accord avec le Kenya, pour y poursuivre en justice les pirates capturés par la Marine américaine. Un accord similaire avec la Grande-Bretagne a déjà produit ses effets. Le même jour, neuf pays riverains du golfe d’Aden ont adopté un code de conduite sur la répression de la piraterie. « Le code de conduite de Djibouti est le premier mécanisme régional établi pour les pays africains et arabes », a déclaré Koji Sekimizu, directeur de la sûreté maritime à l’OMI, sans autres précisions. Des centres d’information seront ouverts à Dar es Salaam (Tanzanie), Sanaa (Yemen) et Mombasa (Kenya). Fin janvier, le gouvernement somalien a annoncé la création de l’agence Somali Maritime Security, pour lutter contre la piraterie dans les eaux territoriales du pays. Enfin, les neuf pirates capturés le 27 janvier par les commandos de la frégate française Floréal ont été remis aux autorités du Puntland, région semi-autonome du nord de la Somalie.

Conséquences de la piraterie au Nigeria

La recrudescence de la piraterie sur la côte sud du Nigeria retarde la mise en œuvre de projets pétroliers offshore dans le delta du Niger, où une dizaine d’attaques se sont produites depuis le début de l’année. De plus, les compagnies pétrolières dépensent environ 3,5 Md$ par an pour protéger leurs personnels. Enfin, les mesures de sûreté ont été renforcées dans les ports nigérians. Mais dans certains terminaux, les navires sont retardés car le chargement de pétrole ne peut se faire qu’en plein jour.

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