Les Éditions Cheminements ont publié un ouvrage d’aquarelles relatant la bataille navale des Cardinaux (20 novembre 1759).
Aucun prélat n’y a participé, il s’agit, comme pour toutes les batailles, du lieu où elle s’est produite, à savoir les quatre petits rochers ainsi dénommés et situés à l’ouest de Hoëdic dans la baie de Quiberon. C’est l’époque de la guerre de Sept Ans (1756-1763), qui se déroule en Europe, en Amérique du Nord et en Inde. Elle oppose la France à la Grande-Bretagne et l’Autriche à la Prusse et implique plusieurs autres pays européens par le jeu des alliances. En 1759, Louis XV décide d’envahir la Grande-Bretagne par l’Écosse. Le corps expéditionnaire de 14 000 hommes doit embarquer sur des navires rassemblés dans le Morbihan et protégés par l’escadre de Brest. Toutefois, ses services de renseignements ont prévenu le gouvernement britannique des préparatifs. Une flotte anglaise, très nombreuse, entreprend le blocus de la côte du Morbihan avant l’arrivée de l’escadre française de Brest. Le 20 novembre, les mauvaises conditions météorologiques, empêchant notamment la transmission des signaux par pavillons de couleurs, et d’autres facteurs transforment cette bataille en défaite pour la France. Cette journée marque aussi le début de la suprématie de l’Angleterre sur les mers, qu’elle conservera jusqu’à la seconde guerre mondiale.
Pierre Raffin-Caboisse raconte cette bataille en une vingtaine d’aquarelles, reproduisant fidèlement les corvettes, frégates et vaisseaux du XVIIIe siècle. Il s’attarde sur le moment crucial, entre 16 h et 17 h car « d’une part les dés étaient jetés, d’autre part les éclairages (coucher du soleil à 16 h 27) pouvaient mieux mettre en valeur les bateaux et rendre encore plus poignante l’ambiance et l’angoisse des nombreux riverains qui assistèrent à ce spectacle et qui portèrent secours aux malheureux naufragés ».
L’étude 2 pour l’aquarelle No 18 montre la prise du Formidable, à bord duquel se trouve un jeune garde-marine de 17 ans, Jean-François Galaup, comte de La Pérouse. Blessé puis échangé, il sera surnommé « le gentilhomme des mers » en raison de sa bravoure et de son intelligence… par les Anglais! Vingt-cinq ans plus tard, Lapérouse jouira d’une telle réputation dans la communauté scientifique européenne que la Société royale de géographie de Londres lui fournira les instruments de navigation les plus modernes de l’époque… pour préparer l’expédition qui le fera entrer dans l’Histoire!
La bataille des Cardianux
par Pierre Raffin-Caboisse
Éditions Cheminements
94 pages/20 aquarelles/27 €
ISBN: 978-2-84478-703-3