Barack Obama est devenu le 20 janvier, le 44ème président des États-Unis. Pris par le petit bout de la lorgnette, celui de l’activité maritimo-portuaire, le candidat Obama a donné peu d’indication durant sa campagne.
Mais premier point, a priori important, l’actuel gouverneur de l’Arizona, Janet Napolitano (50 ans), probable futur ministre en charge de la sûreté nationale (Homeland Security) a déclaré, à la mi-janvier, lors de son audition par la commission sénatoriale d’approbation des ministres, qu’elle estimait peu réaliste l’obligation d’imposer d’ici à 2012 aux partenaires des États-Unis un scanning complet de tous les conteneurs en attente d’embarquement pour les E-U. Elle « confirme » donc la position du ministre sortant préconisant un contrôle ponctuel dans certains ports et pour certains types de marchandises.
Cette déclaration renforce également le sentiment de quelques experts américains selon lequel, maintenant que les Démocrates sont maître du jeu aussi bien au Parlement qu’à la Présidence, ils n’ont plus de raison de faire de la surenchère en matière de sûreté des importations maritimes. La loi signée à contre cœur par le Président Bush en août 2007 pourrait donc être appliquée avec discernement.
Revitaliser l’infrastructure de transport
Durant sa campagne le candidat Obama a souligné la nécessité de renforcer l’infrastructure de base (core) afin de répondre aux besoins croissants de mobilité de la société américaine: « trop de chemins de fer, trop d’autoroutes, trop de ponts, d’aéroports et de routes secondaires se délabrent progressivement faute d’investissements et de prévisions stratégiques à long terme », a estimé Barack Obama. Or la compétitivité à long terme des États-Unis repose sur un système de transports efficace. De plus, une modernisation significative de ce dernier serait créateur d’emploi.
Concrètement, tous les secteurs sont évoqués par le candidat sauf les ports.
Toujours est-il qu’à la mi-janvier, les représentants (députés) démocrates de la Chambre (où ils sont majoritaires) ont proposé un projet de plan de relance de l’économie. Son montant est de 825 Md$ dont 275 Md$ de réductions d’impôts. Environ 200 M$ seraient alloués à divers projets d’électrification des dépôts routiers et de terminaux portuaires afin que camions et navires n’utilisent plus leur moteur à l’arrêt.
− 100 m$ sont destinés au renforcement de la sûreté.
Les dessertes ferroviaires portuaires pourraient également profiter de la centaine de millions de dollars prévue pour renforcer les lignes régionales.
La Maritime Administration diffuse depuis le début janvier un rapport qu’elle a demandé à un consultant américain, IHS Global Insight, intitulé « An Evaluation of Maritime Policy in Meeting the Commercial and Security Needs of the United States ».
Très schématiquement, le dispositif actuel correspond bien aux besoins en cabotage national mais pas du tout à ceux liés à l’activité maritime internationale où sont peu présents les États-Unis.