Piraterie, 11 navires et 207 otages détenus en Somalie

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Le 16 janvier, des pirates somaliens ont relâché le cargo CEC-Future, battant pavillon des Bahamas et capturé en novembre dans le golfe d’Aden avec 13 membres d’équipage en majorité russe. Son opérateur, l’armement danois Clipper Group, a parachuté sur le pont une rançon, dont le montant n’a pas été divulgué. Le navire a été escorté jusqu’à Oman par un bâtiment militaire russe. Son équipage est indemne, contrairement à celui du cargo ukrainien Faina, chargé de 33 chars T-72 datant de l’époque soviétique et capturé le 24 septembre dans le golfe d’Aden. Un marin est mort de maladie quelques jours après le détournement. En outre, « sept membres de l’équipage sont tombés malades et nous pensons envoyer des médecins somaliens à bord pour les soigner », a déclaré le 18 janvier à l’agence Reuters Osman Farah, qui traite avec les pirates. Les marins souffrent notamment de diarrhées et certains d’hypertension, mais la nature de leurs maladies n’a pas été établie. L’organisation East African Seafarers Assistance Programme, également informée de la situation, estime que les marins sont simplement fatigués par leur détention et le manque d’activité. Par ailleurs et toujours selon Osman Farah, les pirates se sont débarrassés des intermédiaires et négocient directement avec les autorités ukrainiennes. Ils exigent une rançon supérieure à 5 M$, chiffre précédemment avancé par « les intermédiaires somaliens qui auraient retardé le processus en ne signalant que la moitié ou même moins de la rançon proposée ».

Présence internationale

Les pirates somaliens s’adaptent au renforcement de la présence navale internationale. Ils suivent les déplacements des bâtiments avec une grande précision, grâce à des équipements GPS très performants… acquis avec l’argent des rançons! Début décembre, dans le cadre de l’opération Atalante, l’escadre de l’Union européenne a remplacée celle de l’Otan, présente sur zone depuis octobre. Elle a été renforcée à la mi-janvier par les « Combined Maritime Forces », auxquelles participent une vingtaine de pays sous commandement américain. En outre, La Marine américaine va intensifier ses efforts pour capturer les pirates au large des côtes somaliennes. Le département d’État finalise un accord avec un pays non identifié, qui accepterait de placer les pirates en détention après leur capture par les forces américaines dans l’océan Indien ou le golfe d’Aden. « Nous allons être plus agressifs envers les pirates, a déclaré à la presse à Washington le vice-amiral William Gortney, commandant de la Ve Flotte, ce sera un mélange de surveillance et d’action rapide dès que nous les aurons localisés ». Jusqu’à présent, les forces américaines dans la région ont limité leurs opérations à la dissuasion.

De son côté, le Japon pourrait envoyer, dès avril, un bâtiment au large de la Somalie pour participer aux opérations. D’après le quotidien Nikkei Business, une délégation de l’Association des armateurs japonais l’a demandé au ministre de la Défense Yasukazu Hamada, car les attaques des pirates gênent les trafics commerciaux. Le gouvernement pourrait, comme l’autorise la loi, envoyer un bâtiment militaire en partie armé par des gardes-côtes (dépendant du ministère des Transports) escorter les navires marchands sous pavillon japonais ou ayant des marchandises ou des navigants japonais à leur bord. Il prépare aussi un projet de loi étendant cette protection aux navires non japonais et autorisant l’usage de la force au-delà de la légitime défense.

Enfin, les Pays-Bas négocient avec le Danemark l’extradition de cinq pirates somaliens, capturés le 2 janvier et détenus depuis à bord du bâtiment danois pour opérations amphibies Absalon, après l’attaque du cargo Samanyulo battant pavillon des Antilles Néerlandaises. Aux Pays-Bas, la piraterie est considérée comme un crime passible de 9 à 12 ans de prison.

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