Il y a 11 ans, la Convention Marpol a été amendée par le Protocole 1997 qui a inclus dans son annexe VI des « Réglementations pour la prévention de la pollution de l’air provenant des navires ». Tout en fixant des limites dans les émissions de NOx (oxydes d’azote) et de SOx (oxydes de soufre) dans l’atmosphère, cette annexe de Marpol interdisait également les émissions délibérées de substances attaquant la couche d’ozone. Incluant l’annexe VI, ce Protocole 1997 – également connu sous le nom de Tier 1 – est entré en application le 19 mai 2005. Il concernait de manière rétroactive les moteurs de plus de 130 kW installés à bord des navires construits après le 1er janvier 2000, ou aux navires devant subir une conversion majeure après cette date. Les plates-formes de forage fixes ou flottantes étaient également visées.
En octobre 2008, le Marine Environment Protection Commitee (MEPC) de l’OMI a approuvé les amendements de l’annexe VI qui adoptaient de nouvelles exigences dans la qualité des fiouls. Prenant effet en juillet 2010, ces nouvelles exigences modifient les limitations en émissions de NOx des classifications Tier II et Tier III des nouveaux moteurs, et en établissent d’autres sur les moteurs Tier I fabriqués avant 2000.
Parallèlement à ces modifications, l’annexe VI a également défini deux contraintes d’émissions et de qualité de fioul visant les navires opérant dans les zones ECA (Emission Control Area). La mer Baltique et la mer du Nord sont déjà concernées par ces nouvelles contraintes d’émissions de SOx, et d’autres zones sensibles à la pollution devraient suivre.
« La limitation des NOx constitue le plus grand challenge des constructeurs de moteurs, puisqu’elle est de leur entière responsabilité, commente un motoriste. Celle des SOx dépend de la seule qualité des fiouls qui est de la responsabilité des groupes pétroliers. » On peut en effet noter que les niveaux de NOx dans Tier II sont inférieurs de 20 % à ceux de Tier I, et que ceux de Tier III (à venir et réservés aux zones ECA) ont été approuvés lors de réunion du MEPC du 9 octobre dernier, encore inférieurs de 80 %… On n’est sans doute pas encore dans le « moteur vert », mais on s’en rapproche de plus en plus, ou du moins bien plus vite que par le passé. Pas inintéressant, dans ce cadre, d’aller voir les motoristes pour savoir comment ils font face à ces nouvelles contraintes. Loin d’être exhaustif, le petit tour d’horizon proposé ici se borne à donner quelques éclairages sur cette problématique.