C’est en 2002 que Rolls-Royce a sorti les moteurs semi-rapides Bergen C-Series pour une utilisation en propulsion directe ou en groupe électrogène. Des moteurs robustes et simples construits selon un principe de modularité, de longévité et de maintenance simplifiée. Les C-Series de 250 mm d’alésage et 330 mm de course développaient alors 300 kW par cylindre à 1 000 tours/mn.
Aujourd’hui, Rolls-Royce a développé une version « Clean Design » de ces moteurs dont les émissions de NOx sont réduites de 20 % minimum par rapport aux limites fixées par l’OMI. « Une performance réussie sans perte d’efficacité, c’est-à-dire sans que la consommation spécifique soit augmentée », souligne-t-on chez le motoriste. Des résultats obtenus grâce à l’utilisation combinée du cycle Miller et d’une augmentation du ratio de compression. Pour éviter des émissions de fumée et un faible comportement transitoire à basse charge (ce qui n’est pas particulièrement apprécié par le cycle Miller), les moteurs sont équipés de mécanismes d’ouverture des soupapes (Variable valve timing) qui peuvent fermer l’aspiration d’air du cycle Miller.
Parallèlement, la puissance du Bergen C25:33 est passée de 300 à 330 kW par cylindre, tout en conservant le même nombre de tours/mn et sans faire l’impasse sur les capacités de « moteur vert ». « Un moteur C-Series de neuf cylindres peut ainsi fournir quasiment 3 000 kW », assure le motoriste. Des résultats obtenus en jouant sur la technologie des turbochargeurs (augmentation des ratios de pression) et sur quelques paramètres des moteurs (la vitesse moyenne du piston est maintenue à 11 m/sec, alors que le BMEP atteint désormais 24,7 bar, et ce pour une consommation stable de 190 g/kW/h à pleine charge).
Selon Rolls-Royce, plusieurs exemplaires de ces moteurs « Clean Design » sont déjà en commande. « Sept supplies UT755 LN devant être construits en Inde seront ainsi équipés chacun de deux C25:33 de 6 cylindres délivrant 2 000 kW par moteur », annonce le motoriste. Le groupe s’attend à ce que 90 % des moteurs répondent à la classification « Clean Design » en 2009. Et chez Rolls-Royce, on précise que ces moteurs n’auront pas besoin de systèmes extérieurs pour être conformes aux nouvelles contraintes. Ce qui fera évidemment gagner de la place dans les salles des machines.
Fort du succès des moteurs au gaz de la série K et B, Rolls-Royce développe également aujourd’hui une version au gaz de moteurs C-Series. Dérivés des moteurs diesel, les premiers moteurs de 6, 8 et 9 cylindres en ligne devraient être commercialisés d’ici deux ans.
Rolls-Royce en bref
Employant 38 000 personnes dans le monde, Rolls-Royce fournit des systèmes de propulsion et des services sur les créneaux du terrestre, de l’aérien (civil et militaire), du maritime (civil et militaire) et de l’énergie. Dans le maritime, Rolls-Royce est présent sur le marché des moteurs et turbines de propulsion, de l’ingénierie navale et d’une brassée d’apparaux. En 2008, ses ventes ont atteint 7,7 Md€ et ses carnets de commandes font état de 27,3 Md€. En France, Rolls-Royce développe des marchés stratégiques dans des secteurs d’activité tels que le maritime, l’offshore, les forces navales, l’énergie, le ferroviaire et le nucléaire. Avec une vingtaine de clients dans le secteur marine, le groupe est un fournisseur majeur des chantiers de l’Atlantique et travaille sur plusieurs projets avec DCNS, Thales et EADS. Dans le secteur de l’énergie, plus de cent turbines à gaz et groupes diesel sont en fonctionnement chez des clients français, et plus de 960 moteurs Rolls-Royce sont en service chez les quelque 70 clients principaux que le groupe compte en France.