Démarrant avec des groupes électrogènes de 450 kW pour fournir de l’énergie à bord des navires, MAN Diesel Group fabrique des moteurs dont la puissance atteint pratiquement les 100 MW. Une très vaste gamme qui comprend des moteurs rapides 4 temps et d’énormes moteurs lents 2 temps pour les gros navires de commerce. Le motoriste souligne concevoir et développer des moteurs 2 temps conformes aux demandes et aux réglementations issues du milieu maritime et travailler avec les autorités, les gouvernements et les organisations internationales sur le développement de nouvelles réglementations permettant d’atteindre l’objectif fixé d’une diminution des gaz d’émissions via des méthodes réalistes. « Le but est de mettre au point des moyens pratiques que les armateurs pourront appliquer et qui maintiendront un niveau élevé de sécurité et de fiabilité des moteurs », résume-t-on chez MAN Diesel.
Le motoriste s’applique activement à se conformer aux normes Tier II. Sa politique de Recherche & Développement passe par le système WHR (Waste Heat Recovery ou récupération de chaleur perdue), par le TES (Thermo Efficiency Systems) et par un système de consommation d’huile de lubrification.
« La nouvelle génération de moteurs diesel contrôlés par électronique a pour objectif de réduire les coûts d’opération et les émissions, tout en augmentant la fiabilité et en offrant un degré élevé de flexibilité en termes de modes opératoires et de programmes », poursuit le motoriste. Ce qui, chez MAN Diesel, a pris le nom de programme ME/ME-B/ME-C/ME-GI, dans lequel le contrôle électronique des moteurs ME comprend le process de combustion, c’est-à-dire le timing de l’injection du fioul, l’activation des soupapes d’échappement, le démarrage de la soupape de lancement et la lubrification des cylindres. « Sur les nouveaux moteurs ME-B, le process de combustion est également contrôlé par électronique alors que l’activation des soupapes d’échappement et de la soupape de lancement est contrôlée mécaniquement », indiquent les ingénieurs pour qui ces procédés apportent des avantages évidents tels qu’un fioul optimisé sur une palette bien plus large, une consommation améliorée de l’huile de lubrification des cylindres, un mode d’émission acceptable, une amélioration du fonctionnement en basse charge et une adaptation aux différentes qualités de fioul.
En principe, tous les moteurs ME sont capables d’utiliser du gaz naturel ou du Dual Fuel, avec de l’injection de gaz haute pression. Ce que MAN Diesel appelle ME-GI (Gas Injection). « Le programme en cours comprend les moteurs S70ME-GI, S85ME-GI et S80ME-GI où la vitesse et la grande efficacité sont équivalentes à celles en place sur les moteurs ME correspondants. »
En revanche, les moteurs 2 temps MC-C/MC se caractérisent par un arbre à cames piloté mécaniquement ou le timing contrôlé de l’injection, des soupapes d’échappement et de lancement et de la lubrification du cylindre. Mais seul le timing de l’injection du fioul peut être ajusté pendant le fonctionnement du moteur et si le système VIT des pompes à fioul est activé.
MAN Diesel en quelques chiffres
Le groupe allemand MAN Diesel affiche, pour 2007, un chiffre d’affaires annuel de plus de 2,1 Md€ et emploie près de 7 700 personnes dans des usines implantées en Allemagne, au Danemark, en Australie, au Canada, aux USA, en Angleterre, en France, à Singapour, en République Tchèque, en Inde et en Chine.
En France, MAN Diesel SAS a repris les activités de SEMT Pielstick concernant la production de moteurs diesel rapides et semi-rapides dédiés à la marine, aux centrales d’énergie et aux locomotives. Le siège social est basé à Villepinte et le site de production est implanté à Saint-Nazaire où le motoriste a investi 16 M€ en 2008, dont 10 M€ en outils de production. Le site doit en effet monter en puissance sur la production des gros moteurs de type MAN C48-60 et MAN 51-60 (Dual, fuel et gaz), qui doivent passer de 19 unités par an à 35 en 2009, puis à 54 en 2010. Le plan d’investissement comprend également un bâtiment de formation, une « Diesel Academy ».