Le 4 janvier, la frégate Jean-de-Vienne, en patrouille dans le sud-ouest du port yéménite d’Al-Mukallah, est intervenu à deux reprises. Il a d’abord capté un message de détresse du cargo croate Donat, interrompu une tentative d’abordage et intercepté deux embarcations de pirates. Peu après, il a porté secours au cargo panaméen Vulturnus avec l’aide d’un avion espagnol de patrouille maritime et intercepté une autre embarcation. En tout, il a arrêté 19 pirates, qui seront remis aux autorités somaliennes. Le 1er janvier, l’aviso Premier-Maître-L’Her avait déjoué une attaque contre le cargo panaméen S.-Vénus à environ 80 km des côtes du Yemen et capturé huit pirates somaliens. Mais, le même jour au large des côtes somaliennes, une quinzaine de pirates ont capturé le vraquier égyptien Blue-Star avec 28 marins égyptiens et 6 000 t d’urée à bord. Les autorités égyptiennes tentent d’établir, les « contacts nécessaires » pour obtenir leur libération.
La flotte européenne déployée dans le golfe d’Aden dans le cadre de l’opération Atalante, est parvenue à déjouer d’autres attaques de pirates. Ainsi, le 2 janvier, elle a porté secours au pétrolier Kriti-Episkopi (29 membres d’équipage), premier navire battant pavillon grec à être attaqué dans la région. Le 25 décembre, l’intervention rapide de l’hélicoptère d’une frégate allemande a déjoué une tentative de piraterie contre un vraquier égyptien (31 membres d’équipage). Ce dernier avait lancé un SOS après avoir essuyé des tirs d’armes automatiques qui ont blessé un marin, qui a été héliporté et soigné sur le bâtiment allemand.
D’autres États, non membres de l’Otan, manifestent leurs présence dans la région. Ainsi, des bâtiments de la flotte russe du Pacifique, dont le destroyer lance-missiles Admiral-Vinogradov, ont rejoint la frégate Neustrachimi, déjà présente dans le golfe d’Aden.
En outre, la Chine déploie sur zone deux destroyers et un bâtiment de soutien, qui embarquent 70 soldats des forces spéciales. Trois navires marchands chinois et un de Hong Kong ont déjà été escortés par la frégate Wuhan. De son côté, le Japon se prépare à envoyer des bâtiments sur zone dans le cadre de la loi sur la sûreté maritime. Dans un deuxième temps, le gouvernement va préparer un projet de loi permettant aux forces armées d’agir contre les pirates. Un navire marchand japonais avait été relâché en septembre avec ses 21 membres d’équipage par des pirates somaliens, après le versement d’une rançon de 2 M$ et trois mois de détention.
Que faire des pirates?
« La Marine française nous a remis huit pirates somaliens qu’elle avait capturés, a déclaré le 2 janvier à l’agence Reuters Abdullahi Saïd Samastar, ministre de la Sécurité du Puntland, nous exhortons tous les autres pays à combattre les pirates et à les remettre ensuite au Puntland ». Toutefois, selon certains analystes, des responsables du Puntland, région semi-autonome de la Somalie, sont complices des attaques, alors que les autorités nient toute implication dans la piraterie et font savoir que 96 pirates sont déjà en détention. D’après l’état-major des armées françaises, un accord diplomatique engage les autorités somaliennes à poursuivre et sanctionner les pirates. Toutefois, certains pays estiment problématique de juger les pirates à l’étranger, car cela les expose à une éventuelle extradition vers la Somalie… où la piraterie est passible de la peine de mort! « Une partie de la solution dépend aussi de notre capacité à restaurer un état de droit en Somalie », a déclaré le 2 janvier le ministre français de la Défense, Hervé Morin, qui a rappelé que l’opération européenne Atalante « durera au moins toute l’année 2009 ».
Bourbon: otages libérés
Le 7 janvier, le groupe Bourbon a annoncé la libération de son navire d’intervention rapide Bourbon-Leda et son équipage, enlevés au large des côtes nigérianes dans la nuit du 3 au 4 janvier. Les neuf membres d’équipage sont tous en bonne santé. Il s’agit de cinq Nigérians, deux Ghanéens, un Camerounais et un Indonésien.