Un nouvel avatar va retarder le départ de la coque de l’ex-Clemenceau. Début décembre, alors que ses équipes travaillaient à Brest sur la préparation du remorquage, le chantier anglais Able UK, qui doit déconstruire le vieux porte-avions, pointe un nouveau problème en découvrant que la coque de l’ex-Clemenceau est recouverte d’algues et de mollusques qualifiés de parasites. La société In Vivo Environnement a en effet découvert quatre espèces de parasites sur le fond de la coque, dont une algue brune asiatique (laminaria japonica) et la crépidule (mollusque originaire d’Amérique du nord), des espèces absentes des eaux britanniques. Ce qui pousse l’Agence de l’environnement britannique à exiger un nettoyage de la coque avant son convoyage vers le chantier Able UK. Confirmant la découverte « de plusieurs espèces de végétaux et animaux observées sur la coque », la Marine indique qu’un « grattage d’environ quatre jours » sera suffisant pour déparasiter la carène de l’ancien porte-avions.
Une affirmation qui n’est pas du goût de David Rajjou, l’avocat de l’association brestoise AE2D. Il a l’intention de demander la désignation d’un expert judiciaire indépendant. « Cette découverte valide le cœur de notre recours contre la décision de la Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (Drire) autorisant l’exportation du navire-déchet vers la Grande-Bretagne. Nous ne faisons plus confiance au communiqué de la Marine au sujet du grattage annoncé et nous réclamons une étude fouillée. » En tout état de cause, le départ de l’ex-Clemenceau n’est ainsi pas envisageable avant fin janvier.