Piraterie, des bâtiments iranien, chinois et allemand dans le golfe d’Aden

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Le 20 décembre, la radio d’État de Téhéran a annoncé l’entrée d’un bâtiment iranien dans le golfe d’Aden. L’Iran s’était engagé à agir contre les pirates après la capture d’un cargo iranien au large du Yemen en novembre. Auparavant, le Denayat, appartenant à l’Islamic Republic of Iran Shipping Lines, avait été détourné en août puis relâché en octobre contre versement d’une rançon de 2 M$.

Le même jour, à Pékin, le ministère chinois de la Défense a annoncé l’envoi sur zone de deux frégates et d’un bâtiment de ravitaillement pendant trois mois. Celui des Affaires étrangères a précisé que ces trois bâtiments, qui quitteront le port de Sanya (Haïnan) le 26 décembre, « respecteront strictement les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que le droit international » (…) et « sont prêts à coopérer avec d’autres pays et à participer à des missions de secours humanitaires ». Depuis le début de l’année, sept navires marchands, battant pavillon chinois ou ayant des marins chinois à bord, ont été détournés dans le golfe d’Aden. La Marine chinoise en profitera pour tester ses équipements et sa capacité d’action en haute mer, sans que les puissances occidentales y trouvent à redire, estime Zhu Feng de l’université de Pékin.

Le 19 décembre, le Parlement fédéral allemand a finalement autorisé l’envoi d’une frégate et de 1 400 hommes dans le golfe d’Aden, dans le cadre de l’opération Atalante de l’Union européenne. La frégate Karlsruhe, déjà sur place pour une mission de l’Otan, a été mise immédiatement à la disposition de l’escadre européenne.

Enfin, celle-ci pourrait recevoir le renfort de troupes… suisses! Pascal Couchepin, président de la Confédération helvétique, l’a en effet déclaré le 21 décembre à l’hebdomadaire Sonntag Zeitung: « Nous sommes prêts sur le principe de l’envoi de soldats suisses en Somalie. On ne peut pas ignorer ce problème. Il nous faut aujourd’hui clarifier les conséquences juridiques, financières et pratiques qu’aurait cette décision ». Selon l’hebdomadaire suisse NZZ, un cargo suisse a été poursuivi récemment au large de la Somalie par des pirates, qui ont finalement renoncé. Bien qu’officiellement neutre, la Suisse participe à des opérations internationales de maintien de la paix. Sa marine marchande compte environ 35 navires, dont certains pourraient être escortés par les bâtiments de l’UE dans le golfe d’Aden.

Un équipage se défend

Le bateau de pêche chinois Zhenhua-4, attaqué le 17 décembre au large du Yemen, a été secouru à temps par deux hélicoptères de la force navale internationale qui ont ouvert le feu. Auparavant, les pirates se sont heurtés à une certaine résistance des pêcheurs. Dans un entretien téléphonique avec la China Central Television, son patron Peng Weiyuan a déclaré que « sept des neuf pirates, tous armés, sont montés à bord. Mais notre équipage, qui était bien entraîné et préparé, a utilisé un canon à eau, des bombes incendiaires de fabrication artisanale, des bouteilles de bière et tout ce qui pouvait servir à les combattre. Trente minutes plus tard, ils nous ont fait comprendre par gestes qu’ils voulaient un cessez-le feu. Puis, un hélicoptère de la flotte de coalition est venu à notre rescousse ».

Le VLCC saoudien Sirius-Star, avec ses deux millions de barils de pétrole brut à bord, ainsi que le cargo ukrainien Faina, avec ses 33 chars de fabrication russe, étaient encore aux mains des pirates somaliens à l’heure où nous mettions sous presse.

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