« Désormais, quand il y a une grève, personne ne s’en aperçoit », se félicitait, cet été, le président Nicolas Sarkozy. Si le conflit qui a paralysé pendant 10 jours (du 5 au 15 décembre) les terminaux pétroliers de Fos-Lavera est passé pendant un temps inaperçu, personne ne songe à s’en féliciter à Marseille. Le président de la CCI Marseille Provence est exaspéré: « Le mouvement s’est déroulé dans l’opacité. La décision finale aussi. C’est lamentable! ». C’est quatre jours après le début de la grève qu’avant d’atterrir à l’aéroport, Jacques Pfister distingue de l’hublot une vingtaine de pétroliers scotchés en rade de Fos. C’est ainsi qu’il prendra connaissance de l’action de la CGT. Le futur membre du conseil stratégique du GPMM n’en saura jamais plus. « Le directeur du port ne parle à personne. M. Terrier ne reconnaît qu’un seul interlocuteur son ministre de tutelle », se plaint-il. « Le port a joué la politique du no comment. L’UFIP a fait sa coquette. Résultat, on ne parle toujours pas du modèle de gouvernance du secteur stratégique que représente le trafic des hydrocarbures à Marseille-Fos ». Marc Reverchon, président de l’UMF, n’emploie pas les mêmes termes, mais partage cet avis. Le conflit et son règlement qui consacre la reculade du gouvernement ont été traités de Paris. C’est là où la CGT a remporté l’épreuve de force. Le message a fait le tour des GPM. Plus, la réforme qui, espérait-on, devait donner plus de pouvoir de décision au niveau local, patine complètement pendant la transition. « Le Conseil stratégique n’est toujours pas en place et l’on ignore qui en sera son président. Le directeur du GPMM est seul aux commandes et on n’a pas de nouvelles du plan stratégique du port. Si cela se poursuit ainsi, la réforme va aller dans le mur ».
7 jours en mer
la transition des GPM ne se fait qu’à Paris, se plaint le président de la CCI.
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