Une future usine à gaz?

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L’annonce de Dominique Bussereau relative à la création d’une école nationale supérieure de l’enseignement maritime multisite, ENSEM, a plongé certains responsables de terrain dans une grande perplexité (JMM du 5 décembre; p. 4). Tout d’abord, en ce qui concerne la méthode. Une nouvelle fois, comme lors de l’annonce régionalisation des ENMM, les principaux intéressés n’ont pas été consultés.

Sur le fond, ensuite, ces derniers ont eu le droit à une explication de texte, le 3 décembre, le lendemain de l’annonce du secrétaire d’État aux Transports. Pour le dire le plus diplomatiquement possible, l’annonce semble manquer d’un minimum de préparation. À tel point qu’elle apparaît comme une sorte de « cadeau » laissé au prochain successeur du secrétaire d’État: en cas de réaction contrastée, le successeur pourrait toujours faire machine arrière et nommer une haute personnalité nécessairement qualifiée pour réaliser une mission de diagnostic-propositions.

Un rapport de un à trois

En termes de taxe d’apprentissage par exemple, il y a un rapport de un à trois entre l’école du Havre et celle de Marseille. Il conviendrait donc que la direction générale de l’ENSEM soit à Marseille; ville où sont installés de nombreux employeurs, note un responsable de terrain. Mais politiquement, Le Havre semble bénéficier d’un meilleur lobbying.

Un autre responsable constate qu’en fermant les écoles de Paris, Dunkerque, Paimpol et Bordeaux, on s’est privé des bassins de recrutement régionaux. Il pourrait donc être judicieux de conserver Nantes et St-Malo pour les deux premières années, puis de faire tourner les élèves durant le reste de leur scolarité au Havre et à Marseille où seraient concentrés les moyens lourds en simulateurs. Leur coût d’exploitation est élevé car il faut deux instructeurs pour huit élèves.

Ingénieur? Pour naviguer le moins possible?

Le même responsable craint que le titre d’ingénieur susceptible d’être délivré par l’éventuelle ENSEM, présenté comme un facteur d’attractivité, s’avère être un nouvel accélérateur à l’évaporation naturelle des jeunes officiers. En effet, si un jeune suit un cursus pour avoir un diplôme d’ingénieur, on peut être assuré qu’il ne naviguera pas longtemps. Avec un coût annuel de formation de 15 000 € par élève officier, cela fait cher pour former un navigant de courte durée.

Le rapprochement suggéré par Dominique Bussereau avec le centre de recherche de l’Ecole navale a surpris les quelques militaires présents lors des 4èmes assises de l’Économie maritime.

Bref, tout ce petit monde attend avec impatience la lettre de mission du préfigurateur. L’expérience de la refondation du Meeddat amène à penser que le préfigurateur se crée ainsi son futur poste.

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