Cette activité du groupe Sogreah connaîtra une grande mutation dans les prochains mois. Entre le 1er novembre et jusqu’à la réouverture du 1er avril, ses bâtiments vont être rénovés et surtout le lac sur lequel évoluent les maquettes, sera agrandi d’un demi hectare et sa profondeur rectifiée à moins un mètre afin de pouvoir renforcer son principal atout concurrentiel: la manœuvre par petit fond. Pour diverses raisons, ce type de manœuvre est difficilement modélisable par ordinateur car, dans ce cas précis, « les mouvements de l’eau autour et sous le navire sont extrêment complexes », estime Arthur de Graauw, ingénieur hydraulicien de formation. En clair, le navire fait un peu ce qu’il veut, ce qui est difficile à modéliser.
Pour se différencier de ses concurrents polonais (lac public avec baigneurs en grandeur réelle) ou britannique, Port Revel cultive donc sa différence. Pour que les stagiaires se constituent de beaux souvenirs, la moitié du lac sera instrumentalisée avec les hélices mises en mouvement par des moteurs électriques pour créer différents courants. De nouvelles écluses simulant celles devant être construites dans le canal de Panama, le seront également dans les pré-Alpes dauphinoises.
Enfin, Port-Revel prendra livraison de son (CMA CGM)-Otello, maquette d’environ 13,5 m pour 8 t de déplacement soit l’équivalent de 125 000 tpl (échelle au 1/25). L’ensemble des investissements représente environ 1,5 M€, soit une année de chiffre d’affaire, dont 350 000 € pour le « jouet » de 13,5 m, frais de conception, de construction et de motorisation compris. De quoi s’acheter un beau dériveur (tirant d’eau oblige) de taille similaire mais à l’échelle 1.
Une visibilité mondiale
Alors que reprend à rythme modéré une nouvelle réflexion sur l’avenir des écoles de la marine marchande, le seul centre français de formation maritime connu et reconnu dans le monde est privé et financièrement totalement autonome. Un tiers de sa clientèle est nord-américaine, principalement formé par des pilotes. Les pilotes belges, de Bilbao et scandinaves forment le 2ème tiers; le solde est composé de Français, principalement des pilotes et de navigants au long cours.
Avec le pilotage belge, Port-Revel travaille sur le moyen terme.
Avec le pilotage belge, Port-Revel travaille sur le moyen terme. En effet, le centre a remporté leur appel d’offres international: 160 pilotes doivent poursuivre leur formation continue sur maquette durant cinq ans. Cela assure donc 32 stagiaires par an.
Pour renforcer l’équipe d’instructeurs principalement formée de pilotes français à la retraite, un pilote d’Amsterdam rallie dix semaines par an, l’Isère.
Afin de limiter les « stériles querelles gauloises » sur la vocation maritime à former les jeunes officiers, un lieu enclavé semble donc s’imposer de lui-même.