Les P&I Clubs couvrent globalement la plupart des responsabilités contractuelles ou légales liées à l’exploitation du navire, que le membre soit armateur, affréteur ou opérateur.
Il existe des clubs spécialisés dans la couverture des risques liés à l’affréteur, c’est le cas du Strike Club Mutual qui a pour domaine de spécialisation le temps perdu par le navire quand ce retard est causé par un risque nommé, notamment les grèves ou des restrictions de travail, sur le navire ou dans les ports. Le Strike club fonctionne sur une base similaire aux P&I Clubs: les armateurs sont sociétaires du club.
Depuis 1997 le club a étendu sa couverture aux retards engendrés par la fermeture des ports par les autorités compétentes, par des avaries mécaniques survenues sur les portiques et autres engins de chargement et déchargement des manutentionnaires et toute autre difficulté d’accéder à un quai. Il couvre également les retards consécutifs à une pollution, à une collision, à un échouage, à une panne mécanique…
Le club est spécialisé dans la couverture du « temps perdu » par les opérateurs maritimes, en complément ou en alternative aux polices d’assurances maritimes standards. Il vient remplir les vides laissés par ces polices. Sur le marché de l’assurance transport, seuls deux ou trois autres proposent des polices plus ou moins similaires.
Rembourser le temps perdu
Outre les frais de réparation consécutifs à une collision couverts par une assurance corps et machine « classique », le Strike Club couvrira le temps perdu par le navire pour parvenir à un lieu de réparation et celui passé dans le chantier naval. La police corps classique ne couvrira le temps passé sur le chantier qu’au-delà de 14 jours, le Strike Club couvre également ces deux premières semaines.
Les P&I couvrent la responsabilité civile et la mise en place d’une garantie bancaire, à la suite d’événements du type blessure à bord ou pollution, le Strike Club couvre, en outre, le temps perdu à dévier le navire, l’attente de la visite médicale et de l’arrivée à bord du personnel de remplacement et le temps de repositionnement du navire. Cette couverture « de niche » complète donc les autres polices.
Depuis 2002, le club propose une couverture pour risque de guerre, à prime fixe, plus des primes additionnelles si le navire navigue dans des zones réputées dangereuses. Une liste des exclusions est périodiquement dressée par le comité des risques de guerre de Londres. Cette couverture est disponible jusqu’à 200 M$ Le Club couvre aujourd’hui plus de 700 navires contre les risques de guerre, soit une valeur assurée de 26,5 M$.
Très spécialisé, le Strike Club n’est pas concurrent des autres P&I Clubs. « Il n’est pas rare qu’un P&I Club dirige un de ses membres vers nous, s’il a un besoin spécifique », assure Claudio Blancardi, souscripteur du club à Monaco.
La couverture pour les retards en cas d’attaques de pirates et d’enlèvements d’équipages contre rançon a été ajoutée à l’occasion de l’attaque, le 4 avril 2007 du voilier de luxe Le-Ponant au large des côtes somaliennes. Le club fonctionne selon le principe mutualiste. Parmi les adhérents, le Strike Club recense principalement des flottes de clippers comptant plusieurs centaines de navires mais également des petits armateurs.
Une majorité de vraquiers de vrac sec mais également des pétroliers et porte-conteneurs et de nombreux ferries se côtoient dans ce club. Il n’existe pas d’unités de croisières qui représenteraient un risque disproportionné par rapport à la taille du club, puisqu’ils peuvent atteindre facilement le prix de 20 M$, pour certains, avec un coût d’exploitation quotidien de 300 000 à 400 000 $.
La composition du comité directeur illustre la diversité de ses membres issus de tous les continents, à l’exception de l’Afrique. Parmi ceux-ci on trouve par exemple l’armement français Louis Dreyfus Armateurs.
5 000 navires enregistrés au Strike Club
L’an dernier le Strike Club a assuré 5 000 navires enregistrés dans 80 États, certains à l’année, d’autres, pour le temps d’un affrètement au voyage. En 2006-2007, 277 déclarations de sinistres, provenant de 33 pays, ont totalisé 9,8 M$ contre 8,7 M$ l’année précédente.
Sur ces 277 déclarations, les collisions viennent en tête. Elles représentent 21,92 % des incidents, suivies par les grèves de dockers (10,67 %), les fermetures de port (10,11 %), les échouages (8,43 %), les dommages à la machine (7,30 %), les grèves des travailleurs portuaires…
L’an dernier, 104 déclarations de conflits sociaux ont été comptabilisées, concernant 41 ports de 26 pays. Le Brésil est le pays d’où sont parvenues le plus grand nombre de déclarations de grèves. Elles ont été dédommagées à hauteur d’1 M$.
Pour la couverture périls de guerre, le club couvre 700 navires représentant une valeur assurée de 26,5 M$.