Les P & I Clubs annoncent des hausses

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Fin octobre et début novembre les principaux P & I Clubs se réunissent pour clore les précédents exercices et prévoir les primes pour l’exercice à venir. En 2006 et 2007, avec la hausse du coût des matières premières et des taux d’affrètement des navires, les sinistres ont battu des records. Le prix des cargaisons a augmenté et à chaque sinistre, les sommes en jeu ont donc vu leur valeur en hausse, explique Le Club Gard. La situation est identique pour les navires. La hausse du prix des navires à l’affrètement a fait monter le coût des sinistres. Immobilisé un navire pendant plusieurs jours pour le réparer quand son prix d’affrètement a doublé en quelques mois se reporte, mathématiquement, sur le coût final d’un sinistre. Ces deux facteurs ont donc largement impacté les résultats techniques de ces Clubs. Selon le Gard, « la qualité et la quantité des marins ont aussi des effets négatifs sur les sinistres. »

Lors de leur réunion d’octobre et de novembre, les principaux P & I Clubs sont donc d’abord revenus sur leur appel de primes pour les années passées. Ainsi, le UK P & I Club appelle des primes supplémentaires de 20 % et 25 % pour les années 2006 et 2007.

Le Japan Ship Owners’ Mutual P & I Association va plus loin. Sur l’exercice 2006, il a déjà encaissé une prime supplémentaire de 30 % et forme un nouvel appel pour 30 %. Pour l’année 2007, il procède de la même façon avec 30 % d’augmentation, à verser avant le 30 janvier prochain.

12,5 % pour l’exercice 2009

Ces hausses ne sont pas uniquement dues à des sinistres aux montants plus élevés. Les P & I Clubs ont profité, lors de la croissance économique, des placements financiers. Avec la crise, ces placements souffrent et baissent violemment. Si cette crise financière affecte les résultats financiers des Clubs, leur résultat technique pourrait revenir à des niveaux plus honorables. Une opinion exprimée par le Swedish Club. « Avec l’entrée du monde maritime dans une période de croissance plus modeste, nous pensons que l’inflation sur les coûts des sinistres reviendra à des niveaux plus raisonnables. »

La crise pourrait avoir du bon, cependant, les Clubs affichent des hausses de primes plutôt importantes. Le UK P & I Club annonce 12,5 % pour l’exercice 2009 avec une prime supplémentaire de 20 % en octobre selon les résultats de l’ensemble de l’exercice 2008. Au Japon, le Mutual P & I Association demeure sur le même taux de base de hausse (12,5 %) avec une probable prime supplémentaire de 40 % dès la fin de l’exercice 2009. Pour Skuld, la hausse 2009 est estimée à 15 %. « Nous avons une approche conservatrice en misant sur des résultats techniques positifs plutôt que des résultats financiers », explique un responsable du Club. L’an passé, le Club a demandé une hausse de prime de 7,5 %, soit inférieure aux hausses prévues par l’ensemble du marché. Le Swedish Club est plus vague sur les hausses. Il reconnaît qu’à la fin octobre, les résultats techniques sont meilleurs que les prévisions mais demeurent à des niveaux peu satisfaisants. Il semble que ce Club se joigne aux autres pour imposer des hausses de primes. Le Standard Steamship Owners’ Protection and Indemnity Association ne prévoit pas de faire de nouveaux appels de primes pour l’exercice en cours. À l’inverse, pour l’exercice 2009 (débutant en février), la hausse de ces primes devrait atteindre 15 %.

Ces hausses s’appliquant à peu près identiquement à chaque armateur, il reste à chacun de faire jouer la concurrence.

Les risques de guerre augmentent avec la piraterie

Avec les attaques répétées des pirates au large des côtes de Somalie, d’Afrique de l’ouest, voire maintenant du Kenya, les P & I Clubs s’inquiètent de l’aggravation de la situation. Les hausses des primes risqueS de guerre auraient atteint 500 % pour les navires empruntant le Golfe d’Aden, depuis le mois de juillet, indiquent des opérationnels. La solution préconisée par les P & I Clubs vise soit à éviter cette région du Monde en passant par le Cap de Bonne Espérance, soit à mettre en place toutes les mesures nécessaires lors de ce passage. Certains P & I Clubs rappellent que les rançons payées aux pirates peuvent être couvertes. Le groupe Hiscox, assureur spécialisé dans ces risques, analyse la situation après la prise du VLCC Sirius-Star. « C’est une attaque sans précédent, compte tenu de la taille du navire et du fait qu’il était si éloigné du terrain de chasse traditionnel des pirates somaliens. Comme le démontre cette dernière attaque, le défi logistique que constitue la surveillance d’une zone, qui s’étend aujourd’hui sur un million et demi de kilomètres carrés, est énorme et ce, malgré les meilleurs efforts des forces armées internationales. »

« Avec une situation générale qui s’est détériorée si rapidement, les primes d’assurance, pour la coque, la cargaison et l’équipage des navires empruntant ces itinéraires de plus en plus dangereux, sont sous pression et devront être réévaluées », rappelle Brendan Flood, souscripteur transport maritime chez Hiscox.

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