Entre 2005 et 2006, la privatisation de la SNCM s’était effectuée dans la tourmente. Aujourd’hui, la vente des 38 % du capital détenus par Butler Capital Partners à Veolia Environnement rencontre une certaine indifférence. Certes, l’opération était prévue de longue date, dès le début du processus de la privatisation de la compagnie. Ce n’est donc pas à proprement parler une surprise. C’est le moment choisi par « le spécialiste dans la reprise des affaires en difficulté », en pleine tempête financière, qui choque. Les observateurs notent que l’opération intervient plus vite que prévu par l’accord signé entre les deux partenaires. Elle se concrétise au lendemain de l’annonce de la prise de contrôle de Virgin par Butler Capital, grâce à un accord avec le groupe Lagardère, confirmant ainsi l’intérêt marqué du fonds d’investissement pour le secteur des médias.
Veolia Environnement et Butler Capital avaient apporté, en 2006, 75 % des 35 M€ dans l’augmentation-reconstitution du capital de la SNCM, les autres 25 % étant à la charge de l’État. En revendant sa part, Butler Capital va t-il tirer un profit? Impossible à dire, aucun chiffre n’a été communiqué. Quant à la valeur boursière de Veolia qui, après les commandes opérationnelles, devient maître à bord de la SNCM, elle n’a pas été poussée à la hausse. Pourtant, la direction de la SNCM a déjà fait savoir que son résultat 2008 devrait retrouver l’équilibre après des années de pertes, dont 27,8 M€ en 2007. Le groupe, déjà propriétaire de 28 % du capital, porte ainsi sa participation dans la SNCM à 66 % « par achat d’actions ». Les salariés détenant 9 %, l’État, propriétaire à 25 %, a indiqué de son côté qu’il ne souhaite pas céder ses parts.