Il fallait être là. Disposer d’un outil dernier cri pour capter de nouveaux marchés. Il y a dix ans, bien avant la mise en service de « Port 2000 », Brice Vatinel, le président du groupe familial Georges-Vatinel & Cie, avait anticipé l’essor du port du Havre. Pour cela, le transitaire havrais s’est associé à hauteur de 50 % avec le groupe indépendant Heppner pour lancer une filiale commune, VHL, Vatinel Heppner Logistique. En 1998, la société naissante disposait d’un entrepôt de 3 000 m2 et employait un salarié. Depuis quelques semaines, VHL s’est installé sur le parc logistique du pont de Normandie et loue une plate-forme multimodale de dernière génération. Avec plus de 11 000 m2, l’entreprise emploie près de 20 salariés et connaît une croissance régulière qui devrait se poursuivre. Car avec ce nouvel outil, VHL entend bien récupérer de nouveaux contrats à l’import comme à l’export mais aussi profiter du développement du port.
Un parc logistique en plein essor
Il y a dix ans, l’espace où s’est implanté le parc logistique du pont de Normandie était vide. Aujourd’hui, les plus grands noms de la logistique s’y côtoient. Daher, SDV, SD’Log, Buffard, DHL, VHL et d’autres bientôt… Car les m2 d’entrepôts sortent de terre à la vitesse grand « V ». Dans les deux ans, sur le PLPN, ce sont près de 100 000 m2 neufs qui seront disponibles. Tout près, de l’autre côté du barreau autoroutier de l’A29, l’Américain Gazeley s’apprête à ouvrir une plate-forme de plusieurs dizaines de milliers de m2. Plus à l’est de la zone industrielle et portuaire, Prologis et Sea Invest continuent d’investir massivement dans de nouvelles installations logistiques.
La logistique peut encore s’étendre
Avec l’essor havrais, qui s’inscrit dans le cadre de la croissance du commerce mondial, le seul frein est celui des opportunités foncières. La zone industrielle et portuaire du Havre n’est pas extensible à l’infini et se doit de respecter des critères environnementaux notamment. Mais il demeure encore des possibilités. À moyen terme par exemple, l’allongement programmé du Grand canal, qui se connectera au canal Le Havre-Tancarville, va permettre de dégager des possibilités à caractère économique. Par ailleurs, des logisticiens se laissent aussi tenter par des implantations hors de la ZIP, dans un rayon de quinze à vingt kilomètres. Pour l’heure, sur la rive nord de l’estuaire en attendant de franchir le pont de Normandie pour gagner la berge sud.
Les Havrais doivent-ils, par ailleurs, se soucier du développement, plus à l’est encore, des terminaux rouennais? Pour un professionnel du Havre, pas d’inquiétudes. « Il faut être au plus près du port du Havre pour proposer à nos clients internationaux des infrastructures complètes qui comprennent à la fois la route, le fer et le fluvial ». Le lancement prochain d’une toute nouvelle plate-forme multimodale, le long du Grand canal, devrait donc constituer un atout supplémentaire pour les logisticiens de la place. « Désormais, souligne un autre professionnel havrais, dans les appels d’offres internationaux, les chargeurs sont très regardants sur le développement durable et la multimodalité. C’est une carte importante qu’il faut jouer ».