Plus d’un million de conteneurs l’an dernier sur trois terminaux, ceux de Normandie (quais d’Asie et Osaka), de l’Océan (Bougainville) et, sur les dernières semaines de l’année, à Port 2000 avec la mise en service de TPO (Terminal Porte-Océane). Dans le groupe de manutention Perrigault, présidé par Jean Bekaert, l’année 2007 restera un bon cru. Malheureusement, 2008 est venu couper cet élan. « Nous serons à moins d’un million cette année sur les trois terminaux », regrette Christian de Tinguy, le directeur général du groupe, premier opérateur conteneurs dans le port du Havre et premier employeur de dockers en France; le groupe emploie un millier de salariés, dont environ 800 dockers.
Malgré tout, le groupe Perrigault, avec sa principale filiale Terminaux de Normandie (TN) croit en l’avenir. Et ne manque pas de projets. D’ici deux ans, avec l’avancée des travaux d’agrandissement des installations de Port 2000, le manutentionnaire havrais, associé à Mærsk dans le cadre de TPO, passera de deux à trois postes à quai, tandis que dans le même temps, son voisin de Port 2000, Terminal de France (TDF) gagnera lui aussi un peu plus d’un poste à quai sur la partie la plus à l’est de Port 2000. Un an plus tard, courant 2011, TN continuera de se déployer à Port 2000. Cette fois-ci, ce sera avec MSC. Trois postes à quai seront alors mis en service à l’ouest des installations portuaires. En fait, il s’agira d’un transfert puisque la compagnie MSC est aujourd’hui servie à Bougainville, au terminal de l’Océan. Il y a quelques années, des portiques avaient été acquis et installés sur ce terminal-là en attendant d’être définitivement implantés à Port 2000. Ce sera chose faite dans trois ans environ.
Que deviendra alors le site de Bougainville? Se pose un vrai problème pour ce terminal: le passage obligatoire de l’écluse François-Ier. Les plus grands porte-conteneurs ne peuvent la franchir. « Et les armateurs veulent utiliser les autres installations au plus près de l’entrée du port », souligne Christian de Tinguy. Dans ses cartons, le Grand port maritime (GPM) a de nombreux projets pour cette écluse. Elle pourrait être soit élargie – ce qui signifie sa mise à l’arrêt durant plusieurs mois, le temps de réaliser les travaux – soit doublée par une grande sœur. Cette solution permettrait, au final, de restructurer les quais intérieurs dans le cadre d’un nouveau projet « Port 2020 » que le président du GPM, Jean-Pierre Lecomte, préfère pour l’instant appeler « Vision 2020 ». Autre projet de taille chez TN, la rénovation du terminal de Normandie et des quais Asie et Osaka. C’est le GPM qui prendra ou non, les décisions nécessaires dans le cadre d’un plan stratégique. Mais si tel est le cas, le terminal de l’Océan pourrait être reconditionné, à terme, avec deux postes à quai de 400 m supportant des portiques de nouvelle génération. C’est actuellement l’un des handicaps majeur de ce terminal: impossible d’y implanter des portiques similaires à ceux de Port 2000, trop grands, trop larges et trop lourds.