Gaz de Normandie s’est installé au Havre. La société filiale de Poweo vient de louer des bureaux dans un immeuble du centre-ville. Signe que l’entreprise, aujourd’hui présidée par l’ancien préfet de Région, Hubert Fournier, avance sur son projet de terminal méthanier dans le port pétrolier d’Antifer. Un projet lancé depuis de nombreux mois et qui avait été ponctué, voilà un an, par un débat public. À cette occasion, opposants et partisans du projet avaient pu s’exprimer. Tandis qu’une grande partie de la population voisine d’Antifer se montre hostile au projet, la communauté portuaire, dans sa très large majorité, soutient ce dossier industriel qui devrait voir le jour en 2012-2013.
Ni au bout de la digue du port d’Antifer ni sur les terre-pleins actuels, le futur terminal devrait être construit vers le milieu de la digue. Le 11 octobre dernier, la société Fugro a d’ailleurs achevé une campagne de sondages géotechniques dans le port. « Ils ont permis de relever toutes les données nécessaires à l’établissement des calculs précis des fondations du terminal », souligne la direction de Gaz de Normandie.
Bien qu’attaqué en justice par la ville de Saint-Jouin-Bruneval, commune du port d’Antifer, le projet de Gaz de Normandie se poursuit et devrait représenter, dans sa première phase, une capacité de traitement de quelque 9 Md de m3 de gaz naturel chaque année. Cette capacité pourra progresser dans un second temps, jusqu’aux environs de 16 Md de m3. Quant au nombre d’escales de méthaniers, Gaz de Normandie estime qu’en vitesse de croisière, il pourrait être d’environ 150 par an.
À ce jour, Gaz de Normandie finalise son dossier de présentation du projet définitif. Dès lors que ce dossier sera déposé aux autorités publiques, le sous-préfet du Havre mettra en œuvre une commission de concertation réunissant le maître d’œuvre du projet, en l’occurrence Gaz de Normandie, mais aussi la direction du Grand port maritime du Havre, ainsi que les élus locaux de Saint-Jouin-Bruneval. Cette future instance de concertation ne devrait pas permettre d’aboutir à un consensus pour autant, tant le projet méthanier d’Antifer suscite des débats houleux.