Un bâtiment de la Marine nationale a arrêté neuf pirates somaliens dans le golfe d’Aden. Les navigants néerlandais auront une prime de risque et l’Otan et l’Union européenne s’organisent.
Le 23 octobre lors d’une visite de contrôle, deux embarcations de pirates ont été interceptées à 100 milles de la côte somalienne avec de l’armement antichar, des armes individuelles et du matériel d’abordage. Neuf pirates somaliens ont été remis aux autorités du Puntland, qui ont garanti au gouvernement français qu’ils seront traités conformément aux conventions internationales.
Quelques jours auparavant aux Pays-Bas, le syndicat de marins Nautilus NL et l’association des armements KVNR sont tombés d’accord sur le versement d’une prime de risque aux équipages des navires se rendant régulièrement dans le golfe d’Aden, sous réserve d’emprunter les routes recommandées du Nord. Les armements dont les navires traversent le golfe moins fréquemment sont vivement encouragés à adhérer à l’accord, qui concerne tous les navigants quelle que soit leur nationalité. Cet accord reprend dans les grandes lignes celui conclu entre l’International Transport Workers’ Federation et les principaux armements internationaux et qui prévoit le doublement de leurs salaires pendant la traversée du golfe d’Aden, qui dure environ deux jours. Les armements qui ne choisiraient pas les routes recommandées ne seront pas couverts par l’accord et devront obtenir celui de leurs équipages. Les navigants non volontaires pour une route différente auront droit à un rapatriement aux frais de l’armateur. Cette année, le golfe d’Aden a été déclaré « zone à hauts risques » pour des raisons d’assurances.
Coordination internationale
Une force navale de l’Otan patrouille dans la région. L’un de ses sept bâtiments a escorté un navire du Programme alimentaire mondial, qui devait décharger sa cargaison à Mogadiscio le 29 octobre. En outre, l’opération de l’Union européenne de lutte contre la piraterie dons la région devrait durer un an à compter de son lancement en décembre. Dix pays membres ont annoncé leur participation à cette mission, pour laquelle quatre à six bâtiments et un dispositif de surveillance aérienne seront mobilisés. La force européenne devrait recevoir le feu vert définitif lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des Vingt-sept en novembre. Le vice-amiral britannique Philip Jones devrait en prendre la tête. « Elle coordonnera ses opérations avec les bâtiments des pays tiers, dont ceux venant de Russie, d’Asie et des pays du Golfe, afin d’éviter un doublonnement des efforts », ont précisé des responsables européens. Cette mission pourrait inclure les bâtiments de l’Otan déjà sur place et deux frégates françaises.