La société allemande de classification Germanischer Lloyd (GL) ne voit aucune limite en vue à la taille des porte-conteneurs géants.
Son vice-président Jan-Olaf Probst a présenté de nouvelles normes pour les porte-conteneurs de très grandes dimensions, à l’occasion du salon de la construction navale SMM 2008 de Hambourg (23-26 septembre). En effet, cet été, un chantier sud-coréen avait fait part d’un projet de navire de 22 000 EVP, alors que les plus grands en service avoisinent 13 500 EVP et qu’une unité de 16 000 EVP est à l’étude. Interrogé sur la possibilité de navires de plus de 22 000 EVP, Hermann Klein, cadre supérieur à GL, a déclaré: « Il n’y a aucune limitation technique à la taille des porte-conteneurs. C’est plus une question de limitation dans les ports, terminaux et équipements de manutention ». Cependant, il a précisé qu’aucune discussion n’est en cours entre GL et ses clients sur des navires de plus de 22 000 EVP. Selon GL, 158 navires de 10 500 EVP et plus entreront en flotte d’ici au début de 2012. « Des chantiers et des bureaux d’études nous ont demandé d’élaborer des calculs et des contraintes. Il ne s’agit pas seulement de règles, mais aussi de savoir pourquoi elles s’appliquent et comment les déterminer », a indiqué Jan-Olaf Probst. Des nouvelles règles de classification ont été établies pour garantir les structures des parties essentielles de la coque et des superstructures d’un porte-conteneurs. Elles mettent l’accent sur les détails, donnent des instructions plus spécifiques sur les procédures, comme le calcul des cales, et précisent de nouvelles conditions de prévention des incendies à partir du code de procédure des expérimentations sur le feu. Le renforcement des tôles et leur profilage font l’objet de recommandations pour minimiser les vibrations induites par les hélices et éviter qu’elles se propagent dans les locaux d’habitation. Il en est de même pour le renfort des tôles en surépaisseur (doublantes) et des ouvertures à proximité. Les normes des brise-lames ont été révisées en termes de charges, tailles et dimensions des tôles, renforts et hiloires. Selon Jan-Olaf Probst, le ralentissement des commandes de porte-conteneurs dans le monde pourrait évoluer. « Le commerce mondial augmente et cela entraînera une demande soutenue de porte-conteneurs, dit-il, aujourd’hui, les prix des navires sont trop élevés, en partie à cause des coûts croissants de l’acier et aussi parce que les taux d’affrètement sont trop bas. Si les prix de l’acier baissent et que les taux augmentent, nous assisteront à une reprise des commandes ».
A&P: gros contrat menacé
Le groupe britannique de navires A&P semble avoir perdu un contrat de 30 M£ (38,6 M€) concernant le brise-glace Ice-Maiden de 14 200 tjb. Ce dernier devait être transformé en hôtel flottant pourles 400 personnes employées dans les projets offshore en mer du Nord. Les travaux auraient nécessité 3 000 t d’acier et neuf mois de travail au site d’A&P Tyne. Mais le groupe Aberdeen C&M, qui a attribué le contrat en avril, rencontre des difficultés financières et a dû faire appel à des curateurs. Toutefois, « quoique cela cause une disponibilité de production imprévue, a déclaré A&P, celle-ci a été rapidement compensée par la récupération de navires en bassin en septembre et en octobre ». A&P dispose de trois sites: A&P Tyne, A&P Tees (nord-est de l’Angleterre) et A&P Falmouth (sud-est). Il exploite aussi la compagnie de réparations mobiles Shipcare, dont les équipes travaillent à Hull, Chatham, Douvres et Southampton.