Baptisée Ottmarsheim Flanders express, la navette ferroviaire gérée par le groupe belge IFB dessert désormais Anvers et indirectement Zeebrugge plusieurs fois par semaine. Un service qui permet de rééquilibrer avantageusement les flux de « boîtes » transitant par les PMR (119 500 EVP tous modes confondus en 2007). En effet, en raison du « transit time » sur le Rhin – 72 à 96 heures à l’import contre 48 heures à l’export – 81 % des entrées de conteneurs par voie d’eau en 2007 étaient constitués de boîtes vides, contre 92 % de boîtes pleines en sortie. Cette solution paraît opportune, car la congestion du port d’Anvers provoquée par le développement fluvial, freinerait toute augmentation des rotations de navettes depuis Mulhouse.
Faire évoluer l’offre
En outre, « les PMR souhaitaient faire évoluer leur offre de la prestation transbordement et maintenance vers une offre multimodale et logistique », explique Jacky Scheidecker, le directeur des PMR. Ce sera chose faite au printemps 2009, avec la livraison d’un entrepôt logistique de 45 000 m2 sur la plate-forme multimodale d’Ottmarsheim. Développé par le cabinet d’ingénieurs franco-suisse Monod+Partners, l’entrepôt sera connecté au terminal à conteneurs par 400 m de voie ferrée. Le montage de l’opération paraît simple: La Chambre du commerce et de l’industrie de Mulhouse Sud-Alsace gestionnaire des PMR (Ottmarsheim, Huningue, Île Napoléon), a attribué le foncier via un bail emphytéotique à Monod+Partners qui se chargera de la construction de l’entrepôt et de la commercialisation des cellules. « En tant que gestionnaire des ports, notre rôle consiste à offrir une surface foncière suffisante pour faciliter l’implantation d’un entrepôt, ainsi qu’à mettre à disposition des chargeurs les outils nécessaires au développement de leur offre à l’export et à l’import. Cet entrepôt logistique quasiment portuaire semble tout à fait indiqué pour le dépotage/empotage de conteneurs et la distribution. La marchandise subira une rupture de charge unique et pourra être réexpédiée dans un rayon de 300 km », souligne le responsable des PMR. Reste à savoir si les logisticiens se laisseront séduire par les atouts d’une connexion fluviale et ferroviaire aux ports de la mer du Nord.
Un hub vraquier à Ottmarsheim à défaut d’un hinterland vers la Suisse ou l’Allemagne
Enfin, en matière de trafic de vracs, les responsables des ports de Mulhouse rêveraient d’ouvrir leur hinterland à 180 degrés vers l’Allemagne, voire à 360 degrés vers la Suisse. Encore faut-il disposer d’infrastructures ad hoc. Jacky Scheidecker le reconnaît, « alors que nous réceptionnons d’importantes quantités de vracs (8,2 Mt en 2007 dont 5,6 Mt par voie d’eau), nous ne disposons pas de stockages couverts ». C’est pourquoi, les PMR ont lancé une étude de marché sur l’opportunité d’ouvrir un hub vraquier à Ottmarsheim. Cette installation de transbordement et de stockage de vracs permettrait de traiter des produits nécessitant un certain degré d’hygrométrie (produits chimiques non dangereux, pellets, etc.). Un investissement évalué entre 4 et 6 M€. Par ailleurs, le marché du minerai de charbon en forte croissance côté allemand attire les exploitants du port. En effet, avec le renoncement à l’énergie nucléaire en 2000, les besoins ont augmenté outre-Rhin où le minerai couvre 47 % de la production d’électricité.