La rentrée a pris des allures festives pour Aproport, le service portuaire de la Chambre de commerce et d’industrie de Saône-et-Loire. En effet, après une importante restructuration, les deux plates-formes multimodales gérées par Aproport à Chalon-sur-Saône et Mâcon ont été inaugurées les 22 et 29 septembre: le résultat d’un programme trisannuel d’investissement de 20 M€.
Des investissements rendus possibles à la faveur du triplement de l’activité d’Aproport depuis la fin des années quatre-vingt-dix. Ainsi 3,4 Mt et 61 000 EVP ont transité, tous modes confondus, par les deux ports bourguignons en 2007. Des bons chiffres qui s’expliquent par le succès de deux services logistiques lancés par Aproport sous forme de deux filiales au lendemain de l’abandon de la liaison Rhin-Rhône: Ports-Inter, filiale commerciale et logistique et Ports Tellines, gestionnaire d’un silo céréalier sur le domaine public du port autonome de Marseille.
« Pour développer l’accès à la voie d’eau et à la voie ferrée, nous devions proposer à nos clients un service logistique clé en main. Aujourd’hui Ports-Inter constitue le véritable bras commercial d’Aproport », souligne Bernard Paillard, directeur général d’Aproport qui précise que le commissionnaire de transport réalise également des opérations en fluviomaritime. Affichant un CA annuel de 3 M€, Ports-Inter se place en deuxième position parmi les clients d’Aproport, derrière la société Mafret, filiale de la société de transport Alainé à Mâcon.
Opérateur multimodal spécialisé dans le transport de vracs (déchets inertes, granulats, etc.) et de colis lourds, Ports-Inter gère deux trafics réguliers depuis plusieurs années: l’un pour le compte d’EDF Trading, l’autre pour le compte du Groupe Michelin. EDF Trading importe le minerai de charbon nécessaire au fonctionnement de la centrale thermique de Montceau-les-Mines. « Début septembre, nous avons dépassé le million de tonnes de minerais de charbon transportées depuis le démarrage de ce trafic, il y a cinq ans », se félicite Marie-Odile Guillaumet, technico-commerciale chez Ports-Inter. Ce trafic devrait cependant prendre fin avec le passage à l’alimentation au gaz naturel de la centrale thermique en 2015. Selon le directeur général d’Aproport, Ports-Inter « devrait trouver de nouveaux débouchés avec l’avènement du transport de déchets par voie d’eau ».
La filiale commerciale et logistique d’Aproport gère également le stock de matières premières nécessaires à l’unité de production de Michelin à Blanzy (Saône-et-Loire). Ainsi, environ 3 000 EVP de gommes en provenance de Fos et du Havre transitent chaque année par le port de Chalon-sur-Saône. « Nous organisons la livraison des différentes qualités de gommes en fonction des besoins quotidiens de l’usine », précise la responsable commerciale. En outre, depuis 2007, les conteneurs de 40′ utilisés pour importer la gomme synthétique depuis le Brésil permettent également au site de Blanzy d’expédier les produits finis (la gomme naturelle est livrée en conteneurs de 20′, Ndlr). Ainsi, Ports-Inter a manutentionné 1 000 EVP de pneus l’année dernière. Visionnaires, les responsables d’Aproport ont également su anticiper, en lien avec le port autonome de Marseille, la forte progression de la demande en produits céréaliers dans le bassin méditerranéen. Depuis son ouverture en 1998, 5 Mt de céréales en provenance de Bourgogne et Rhône-Alpes ont été chargées dans le silo des Tellines. Un silo de transit fonctionnant uniquement à l’export d’une capacité de 20 000 t (trois cellules de 5 000 t et deux cellules de 2 500 t). Grâce aux investissements programmés dans les prochaines années, la barre du million de tonnes chargées devrait être atteinte d’ici cinq ans par la SA Port Tellines qui associe les deux principaux transporteurs du bassin CFT et Navisud’Est, ainsi que les coopératives céréalières régionales. En effet, la capacité du silo devrait être doublée à l’horizon 2010 avec en prime l’accès à des bateaux de plus grande capacité. « À Marseille, le bassin des Tellines peut accueillir au mieux des bateaux de 5 000 tonnes. En accédant au quai Gloria par le biais d’un tapis d’environ 800 m de long à l’image de ce qui existe à La Rochelle, nous pourrons charger des navires d’une capacité maximum de 20 000 tonnes », pointe le directeur général d’Aproport.
Ce nouvel investissement va être porté à hauteur de 9,5 M€ par l’union des coopératives Cerevia et par le port autonome de Marseille à hauteur de 6 M€. Cerevia regroupe les coopératives agricoles du bassin Rhône-Saône: Bourgogne du Sud, Cérégrain, Coopadou et Dijon Céréales.