Le groupe espagnol de construction et de services ACS a chargé une banque d’affaires d’évaluer la valeur de sa filiale de services portuaires et maritimes Dragados SPL. Comme d’autres grands groupes espagnols lourdement endettés, ACS est contraint de procéder à une série de désinvestissements afin de réduire son passif, même si la vente de 43,5 % de la société électrique Union Fenosa à Gas Natural devrait ramener sa dette de 18,44 Md€ fin juin 2008 à 5,16 Md€. La cession de Dragados SPL, si elle se concrétise, risque de bouleverser le paysage de la manutention portuaire espagnole. Cette société contrôle six terminaux à conteneurs dont quatre en Espagne (Bilbao, Valence, Malaga et Canaries) et deux à l’étranger (Chili et Chine) soit une capacité de 3,5 MEVP. Il existe en outre douze terminaux de vracs et de diverses (plus de 15 Mt). Il s’agit en fait d’un groupe de plus de 90 sociétés employant plus de 2 500 personnes.
Selon des informations parues dans la presse, la société « vaudrait » 1,5 Md€ et ne manque pas de prétendants. Plusieurs opérateurs internationaux ont déjà fait part de leur intérêt: Hutchison (présent à Barcelone dans Tercat), DP World (qui vient de prendre le contrôle d’un petit terminal à Tarragone) et le Singapourien PSA, absent du marché espagnol. Jusqu’à il y a peu de temps, les terminaux de conteneurs étaient presque exclusivement à capitaux majoritairement espagnols (à l’exception de celui de Maersk à Algésiras). La cession de Dragados SPL pourrait bien renforcer de façon décisive la présence asiatique en Espagne.