Alors que le parlement européen et la Commission sont en pleine discussion sur le paquet Erika 3, la visite du Brustel à La Rochelle par Dominique Bussereau, secrétaire d’État aux transports, venait à point nommé. Ce navire est l’exemple même du bateau poubelle que le ministre souhaite voir interdit dans les eaux européennes. Arrivé dimanche 21 septembre à La Rochelle avec 7 500 t d’engrais phosphatés en provenance de Syrie, consigné par SGMT, ce navire présente 40 défaillances sur le plan de la sécurité.
Il a subi un panne de moteur pendant la manœuvre d’accostage, sans compter un groupe électrogène en panne, les plafonds des ballasts percés, le gyrocompas en panne, portes et sabords non étanches, des problèmes d’hygiène, etc. Le Brustel, navire de 100 mètres construit en 1979 au Brésil, a un propriétaire géorgien, l’opérateur est Syrien, le pavillon cambodgien, l’équipage est syrien, égyptien et albanais. Le capitaine albanais a 27 ans, le second 22 ans. Les marins sont payés 600 $ par mois.
Accompagné des inspecteurs des affaires maritimes, Dominique Bussereau a visité le navire et rencontré l’équipage. Il a affirmé que cette unité ne partirait pas tant que les prescriptions ne seraient pas suivies, conscient que le propriétaire risque d’abandonner le navire et son équipage. « Cet exemple nous montre l’importance de nos discussions sur la responsabilité de l’État du pavillon et celle du propriétaire, a indiqué Dominique Bussereau. Nous avons bon espoir d’aboutir soit à la signature du texte actuel, soit de trouver un bon compromis d’ici à la fin de l’année. »